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22 mars 2023

Dermaplaning : se raser le visage, cette nouvelle trend beauté qui monte en puissance...


J'ai eu l'idée de ce billet il y a 15 jours environ (lointaine époque où la France n'était pas encore au bord de l'insurrection, souvenez-vous...) lors d'un événement que j'organisais dans le cadre de mon travail et où était présent mon client Wilkinson Sword. En papotant avec l'équipe, j'ai glané une information que je n'avais pas et que je partage sans plus attendre avec vous car je la trouve intéressante / révélatrice d'une tendance qui est en train d'émerger et qu'on mésestime encore un peu je pense. Pour vous y amener, une devinette : savez-vous quel est le rasoir féminin le plus vendu sur Amazon ? Spontanément, on pourrait être tenté de penser à un rasoir Venus spécifique pour les jambes, à un rasoir-tondeuse Wilkinson pour le maillot, ou bien encore à un bon basique de chez Bic permettant de faire  les gambettes, les aisselles, la vaisselle, la litière du chat...  Mais pas du tout (vous vous doutez bien sinon que ça ne vaudrait pas le coup d'en parler) et figurez-vous que le rasoir féminin qui s'écoule le plus est un rasoir... pour le visage ! Assez dingue non ? Il s'agit plus précisément d'un set de 3 lames Wilkinson à la base destinées aux sourcils mais dont la fiche produit Amazon indique clairement qu'on peut aussi l'adopter pour "enlever délicatement les poils et exfolier la peau" et qu'il est "idéal pour la moustache, le duvet des joues et les poils du front". C'est donc clairement un objet qu'on utilise pour pratiquer le dermaplaning, cette fameuse tendance qui monte doucement mais très sûrement et dont je me demandais si vous en aviez déjà entendu parler ? 
 

 


Si jamais ce n'est pas le cas, je vais tâcher de la résumer simplement : le dermaplaning (avec un seul "n", ça n'a rien à voir avec votre agenda de ministre), c'est une tendance beauté émergente qui a été très principalement popularisée par le biais des réseaux sociaux et qui recommande l'utilisation d'une lame (elle se rapproche finalement plus d'un scalpel chirurgical car elle est clipsée sur un outil dont le manche élancé évoque davantage celui d'un couteau que d'un rasoir) qu'on vient faire passer sur l'ensemble du visage pour éliminer le duvet et les cellules mortes. Le front, les joues, les tempes, le menton, la zone au dessus des lèvres... toutes les zones du visage peuvent y passer avec deux bénéfices principaux mis en avant par les défenseurs de cette méthode. Le premier concerne plus spécifiquement l'élimination du duvet qui permettrait d'optimiser grandement l'homogénéité et la longue tenue du maquillage qu'on appliquera par la suite. Quant au second, à savoir l'élimination des cellules mortes, il constituerait une sorte de gros gommage qui redonnerait au visage un maximum d'éclat. J'en rajouterai même un troisième souvent évoqué : les actifs de nos sérums, crèmes, masques & co ensuite appliqués pénètreraient mieux la peau et se révéleraient donc plus efficaces. Bref, sur le papier en tout cas, rien que des avantages et il suffit de taper le hashtag #dermaplaning sur TikTok pour découvrir des dizaines de vidéos de personnes sautant le pas (mais vraiment des dizaines et dizaines, c'est une grosse trend même si toujours moins que la dance à la con de Mercredi évidemment) .



Il s'agit à 99% de femmes (assez jeunes, mais en même temps, il y a forcément un biais puisqu'il s'agit de TikTok où par essence, on a relativement peu de chances de croiser ma grande tante Jeanine) mais dans les faits, cela pourrait aussi bien être une gestuelle adoptée aux hommes, la méthode est mixte dans l'absolu. Moi personnellement, je vous le dis, à titre personnel, je ne sauterai pas le pas, c'est quelque chose qui me bloque un peu. J'aurais peur de me couper (je suis tellement maladroit que c'est sûr que je finirai avec une entaille dans le sourcil me donnant un faux air de Pascal Obispo dans les années 2000) et surtout, si je veux de l'éclat, je préfère opter pour des méthodes plus classiques type gommages / peelings. C'est sans doute mon côté un peu classique, désolé ! Mais toujours est-il que ce produit est numéro 1 des ventes en France sur Amazon (le site a d'ailleurs lancé un produit dermaplaning sous sa propre MDD, le genre de projet qu'ils ne lancent à mon avis que lorsqu'ils constatent un gros boom des requêtes dans leur moteur de recherche interne), ce qui est bien la preuve que cette tendance, que je considérais spontanément comme quelque chose d'assez anecdotique, est en fait finalement déjà bien plus développée que ce que j'imaginais. Et cela va aller crescendo à mon avis car j'ai vu la semaine dernière en me renseignant sur le sujet qu'une autre marque allait se lancer sur le créneau du dermaplaning et pas des moindres en plus puisqu'il s'agit ni plus ni moins de l'enseigne beauté multimarques numéro 1 de France : Sephora.

Elle vient en effet de lancer dans sa MDD un kit de 4 rasoirs visage aux jolies couleurs pastels et vendu 10€99. Pour moi, cela constitue un petit événement car on connait la puissance de frappe de Sephora et forcément, le fait qu'elle investisse ce créneau va indéniablement aider à populariser encore davantage le dermaplaning. C'est plutôt une bonne chose en tout cas que des grandes marques proposent une solution spécifique car j'ai vu dans pas mal de vidéos YouTube ou TikTok des lames venant de sites chinois ou autres sites qui, personnellement, m'inspirent à peu près autant confiance qu'un adolescent dans la rue qui veut me faire signer une pétition pendant que son pote va me pickpocketer. Il y a aussi un produit sur le site Current Body, une version high-tech du dermaplaning qui coûte quand même la bagatelle de 100 balles. Hyper cher ? Bien d'accord avec vous mais n'empêche qu'il est aussi en rupture de stock...Si jamais vous aviez vous-mêmes envie de sauter le pas et d'essayer, je n'ai pas beaucoup de conseils à vous donner si ce n'est que toutes les influenceuses que j'ai vu pratiquer le dermaplaning appliquent au préalable un soin très gras (une huile visage par exemple) ou bien une texture gélifée comme un gel d'aloe vera. Cela fait sens finalement, c'est un peu l'équivalent d'une mousse ou d'un gel raser, il ne nous viendrait pas l'idée nous les mecs de nous raser "à sec". 

Ensuite, il suffit de faire passer la lame sur le visage, toujours par des mouvements allant du haut vers le bas et en prenant soin de bien étirer la peau à l'aide de la main qui ne tient pas le rasoir. Franchement, ça n'a pas l'air bien sorcier et on voit bien tout le duvet qui est éliminé, c'est pas très ragoutant d'ailleurs. Ça n'a pas l'air non plus douloureux pour un sou, on appuie pas de toute façon comme un forcené sur la lame, on la fait juste glisser à la surface de la peau. Juste une objection, c'est du bon sens mais je préfère quand même le préciser : si vous avez une peau très acnéique ou bien très sensible, passez votre chemin évidemment, pas sûr du tout que la gestuelle du dermaplaning soit l'idée la plus lumineuse que vous puissiez avoir, c'est même sans doute ce que vous pourriez vous infliger de pire dans la vie (après l'écoute du dernier album de Christophe Maé mais ça, c'est encore un autre sujet).

 

 

 

Là, normalement, il vous reste quand même normalement une crainte à la lecture de tout ça (moi en tout cas, c'est la première question que je me suis posé en découvrant cette tendance il y a quelques mois) : est-ce que je ne vais pas prendre le risque que mes poils repoussent plus vite, plus foncés, plus drus... ? Ce serait quand même sacrément con de vouloir éliminer un petit duvet de rien du tout pour se retrouver au final avec une barbe digne de Conchita Wurst. Là aussi, j'ai essayé de regarder des retours d'expérience et notamment chez les américaines qui ont plus de recul car on y pratique le dermaplaning depuis un peu plus longtemps qu'en Europe. Hormis quelques cas à la marge, j'avoue avoir trouvé assez peu de vidéos alertant sur ce genre d'effets secondaires et il semblerait que le poil ne repousse pas de manière plus visible. Sur le site de Marie Claire, la dermatologue - influenceuse DermatoDrey expliquait que " ce qui transforme le duvet du visage en vrais poils ce sont les hormones, pas le fait de raser. Il n’y a pas de nerf dans le poil qui va informer la racine qu’il aura été coupé donc si vous vous rasez le visage, vos poils ne vont pas repousser plus épais, ils auront toujours le même diamètre et la même vitesse de pousse". 

Attention, ne prenez surtout pas ce billet comme un encouragement à adopter le dermaplaning hein, je voulais vous parler de cette tendance qui semble apporter satisfaction à celles et ceux qui la pratiquent mais comme je vous le disais, moi je ne sauterai pas le pas à titre personnel. Il y a d'ailleurs des voix sur ton chemin gamin oublié égaré qui s'élèvent et déconseillent formellement de le faire, et pas des moindres en plus. Si vous lisez par exemple cet article publié sur le site de L'Oréal Paris dont je vous colle un extrait ci-dessous, l'avis est très tranché et la marque parle même de "folie". 

 


Bref, comme d'habitude, ce sera à chacun de se forger son propre avis et surtout, on aura un vrai recul que dans quelques mois / années seulement. On ne peut néanmoins quand même pas faire comme si c'était quelque chose d'anecdotique, ce n'est pas banal chacun en conviendra de se raser l'entièreté du visage. Dernier point avant de vous laisser reprendre le cours de votre journée : je ne sais pas du tout comment l'interpréter mais les sur les 3 marques dont je vous ai parlé dans ce billet (Wilkinson Sword, Sephora et Current Body), les 3 visuels mannequins qui servent à illustrer cette tendance du dermaplaning sont à chaque fois des femmes noires ou métissées. Est-ce qu'elles sont plus en demande de ce genre de produit du fait de poils qui seraient plus foncés au niveau du visage ?! Je ne sais pas du tout, mais je trouve ça intriguant. Bref, qu'est-ce que tout ça vous inspire vous ? Aviez-vous déjà entendu parler du dermaplaning ou pas encore ? L'avez-vous déjà testé  et si oui, je suis forcément très preneur de vos retours d'expérience ? Et si vous n'avez pas encore sauter le pas, est-ce une gestuelle que vous verriez adopter ou bien comme moi vous passez votre chemin sur ce coup ?

16 mars 2023

Les futures "Bonne Maman" de la beauté ?


S'il y a bien une marque dont je suis admiratif de la capacité à évoluer d'un secteur à un autre, c'est bien Bonne Maman. OK, je sais, ce blog s'appelle Planète-Beauté et là il s'agit de food mais n'empêche que ça reste un peu mon référentiel en la matière. On a tellement l'habitude désormais de les voir partout lorsqu'on va faire nos courses que j'en oublie presque comment leur histoire a commencé. C'était les confitures au départ, c'est bien ça ? Puis ensuite les biscuits moelleux type quatre-quart, financiers... ? Et après, il y a eu les biscuits secs, les glaces, les yaourts, la pâte à tartiner... avec à chaque fois, j'ai l'impression en tout cas, le succès au rendez-vous. Comment ça peut s'expliquer ? 

Il y a d'abord de la cohérence, tous les univers sur lesquels évoluent Bonne Maman - à l'exception de la pâte à tartiner - ont un fil rouge (le fruit, leur expertise de départ). Puis il y a une belle image de marque synonyme de qualité, d'authenticité et de gourmandise, et enfin évidemment de bons produits à chaque fois (leur paquet de madeleines a une espérance d'environ deux jours chez moi, un tout petit peu moins encore qu'un sachet de Dragibus). Bref, si je vous parle de tout ça, c'est que les 4 marques dont je voulais papoter aujourd'hui sont toutes en train d'opérer, elles aussi, un déploiement sur une nouvelle catégorie, allant au-delà de ce que pourquoi on les connait habituellement. Pour certains, c'est quelque chose d'assez logique, plus inattendu pour d'autres vous allez voir, mais toujours est-il que le féru de marketing que je suis trouve ça intéressant à observer. Je propose de vous présenter tout ça et qu'on se livre ensemble à un petit pronostic quant à leurs chances de réussite, ça vous va comme programme ?



1) NUXE TOUJOURS DANS L'HAIR DU TEMPS


Ce sera sans doute l'un des plus gros lancement cette année dans l'univers de la pharmacie : l'incontournable marque Nuxe ajoute une corde à son arc en se déployant sur le créneau du soin capillaire d'où elle était pour l'instant absente. Bien vu, c'est malin, je pense qu'ils ont une clientèle quand même très majoritairement féminine, qui pour l'instant achète ses soins capillaires dans d'autres marques alors autant essayer de les ramener "à la maison". Pour s'en assurer, la marque a eu une idée à la fois logique et lumineuse : s'appuyer sur la puissance de sa franchise star, la gamme prodigieuse avec la fameuse huile multi-usages du même nom. La gamme capillaire en reprendra d'ailleurs l'iconique parfum, une fragrance juste irrésistible et qui à elle seule peut je pense vous donner envie d'acheter un démêlant ! 

Côté produits, c'est en revanche un "petit" lancement avec seulement 3 références censées répondre aux besoin des cheveux normaux. Pas d'offre spécifique pour les cheveux gras, les cheveux fins, les cheveux colorés, les cheveux blancs... ça pour le coup, c'est un peu dommage. Je trouve car ça manque un peu de technicité, surtout sur le réseau pharma, mais en même temps, j'imagine que c'est plus simple de se lancer avec 3 soins "universels" qui, en soit, peuvent quand même satisfaire une bonne partie de la population. Un shampooing, un démêlant et un masque (ce dernier rappelle un peu le packaging de l'huile), on est clairement sur les basiques d'une routine capillaire, mais en même temps là aussi, cela compose 90% de ce qu'on utilise véritablement au quotidien alors pourquoi s'embêter à proposer une crème de jour, un soin spécifique pour protéger de la chaleur du fer à lisser... Cela viendra peut-être dans un second temps. Bref, il n'y a aucune prise de risque notable (franchise star + puissance de Nuxe + gamme simple et facile à comprendre + joli packaging + formule clean & vegan = ça devrait très bien se passer) mais c'est parfaitement exécuté.

 

Le point fort du projet ? 

 Le parfum à mon avis, tous les gens qui aiment cette odeur reconnaissable entre mille auront envie de la retrouver dans cette ligne.

Sa petite faiblesse à mes yeux ? 

Tous les gens ayant une typologie de cheveux particulière préfèreront peut-être rester fidèle à des soins véhiculant une image plus experte, misant davantage sur l'efficacité que sur la sensorialité.

Mon prono final de réussite ? 

85%. Même moi j'ai envie de l'essayer en écrivant ce billet, c'est vous dire si je suis confiant pour eux !

 

2) REDSKINS SE LANCE SUR LE STYLING MASCULIN


3615 my life mais la semaine dernière, vous serez ravi d'apprendre que mon Citroën C4 Picasso devait passer son contrôle technique ! Et oui, j'ai une vie palpitante, qu'est-ce que vous croyez ! Bref, pendant les deux heures où je devais attendre de récupérer mon bolide, j'en ai profité pour aller faire un tour chez Carrefour et traîner mes guêtres au rayon beauté. Arrivé au linéaire coiffants pour homme, voilà-t-y pas que je découvre toute une gamme de cires, pommades, gels... estampillés Redskins, la fameuse marque de blousons. Je n'avais jamais entendu parler de ça ! Ils avaient en plus une super "descente de rayon" avec les étages à hauteur de visage et sur 3 niveaux en plus, belle exposition donc. J'ai essayé de me renseigner pour savoir si c'est un des gros groupes type Univeler, Procter... qui avaient lancé ça mais pas du tout. De ce que j'ai compris, c'est une marque distribuée par une société qui s'appelle Jonas (où sévit d'ailleurs pour la petite histoire une personne particulièrement désagréable, j'ai appelé deux fois simplement pour demander poliment une photo pour pouvoir vous parler de ce projet, je suis tombé sur un comptable préposé au standard particulièrement exécrable, il m'a même raccroché au nez, je peux vous dire que ça n'inspire pas du tout confiance et sympathie envers leur boîte). 

En allant voir sur leur site, j'ai vu qu'ils distribuaient une autre ligne capillaire, appelée Lorenzo et qui pour le coup n'a pas grand intérêt, proposant justement des coiffants qui sont j'en suis sûr exactement les mêmes que ceux de Redskins. Je le sais car un truc qui m'avait intrigué en voyant les produits coiffants chez Carrefour, c'est qu'ils s'appuyaient sur des actifs très spécifiques (genre collagène et biotine par exemple) qu'on ne retrouve pas du tout habituellement dans des produits masculins de GMS. Bref, je pense que c'est un produit qu'ils ont simplement collé dans un nouveau packaging en récupérant la licence Redskins et c'est plutôt malin car la preuve, ça trouve une belle place en rayon et dans un gros retailer en plus avec Carrefour. Pour Redskins, j'imagine que c'est une opportunité intéressante de développer la marque ailleurs que sur l'univers textile dont on sait qu'il ne ne porte pas très bien en ce moment (en plus, je me demande si sur une marque spécialiste du cuir, ce n'est pas encore pire, c'est comme la fourrure à terme, je pense qu'on en portera de moins en moins). 

Bref, gamme étonnante mais les packagings sont plutôt attractifs (même si blindés de plastique qui n'a pas l'air très éco-conçu alors que Redskins s'affiche sur son site mode comme une marque désirant être plus responsable, ce serait bien de mettre les actes et les paroles en cohérence) et la caution d'une licence peut sans doute créer une préférence chez certains mecs, par rapport à des marques purement beauté comme Schwarzkopf (un jour, je saurai l'écrire sans avoir à vérifier dans Google que je n'ai pas fait de coquille!) ou Vivelle Dop.  


Le point fort du projet ? 

 La puissance d'une marque mode existant depuis presque 40 ans.

Sa petite faiblesse à mes yeux ? 

Aucune communication, personne n'en entendra jamais parler sauf les mecs qui tomberont dessus chez Carrefour.

Mon prono final de réussite ? 

50%. Bien que l'horrible monsieur détestable de chez Jonas que j'ai eu au téléphone me donnerait envie de répondre 7%", je pense que c'est jouable. Regardez les gels douche Adidas, la greffe de la mode à la beauté est un argument qui marche bien sur la cible masculine (même si évidemment, Adidas est 10 000 fois plus puissant que Reskins et que le lien entre un gel douche et une griffe de sport est bien plus évident qu'entre une gamme de styling et une marque de blousons en cuir, j'en ai bien conscience).

 

3) BIRKENSTOCK SE MET EN MARCHE SUR LE SOIN DES PIEDS

Tant qu'on est dans la famille "de la mode à la beauté, il n'y a qu'un pas", aviez-vous vu vous que Birkenstock s'aventurait sur le marché du soin des pieds ? C'était totalement passé en dehors de mon radar, je suis à la ramasse ! J'ai vu l'info passer récemment dans CosmétiqueMag Hebdo, le magazine professionnel que tout expert de la beauté se doit de lire chaque lundi pour être au courant de ce qui se passe ! D'après ce que j'ai compris, cela fait déjà un moment que la marque a lancé cette gamme mais qui clairement n'a pas atteint les objectifs escomptés, et du coup Birkenstock a décidé de reprioriser ce projet (aka s'offrir les services d'un ex L'Oréal / Henkel) pour passer la seconde et changer la donne. A voir ce que cela donnera mais toujours est-il que la marque, qu'on moque souvent pour ces modèles faisant passer le confort avant l’esthétique, propose donc une petite gamme de soins pour les pieds, mais aussi pour les mains, avec à chaque fois des formules se voulant assez naturelles (en même temps, pour une marque allemande, on n'en attendait pas moins) avec un bouchon façon liège qui vient faire écho à l'actif star de cette ligne, le chêne-liège (je n'avais jamais entendu parler de cet arbre non plus, je savais que j'aurais du être plus attentif en cours de biologie de Madame Denau lorsque j'étais en 4ème B !).  
 
On est sur des produits classiques, type une crème hydratante pour les pieds, un gel rafraîchissant et une huile nourrissante. Côté prix, je trouve qu'ils ne s'en font pas, 15 euros pour les deux premières références et même 25 pour la dernière, c'est franchement pas donné surtout que visiblement, ils ont l'ambition de se développer en pharmacie où on trouve déjà pas mal de soins pour les pieds, très efficaces et coûtant deux fois moins chers. Après, j'ai regardé les prix d'une paire de chaussures Birkenstock (autant vous dire que c'est une découverte, je suis plus branché New Balance et Panafrica pour ma part) et c'est dans les 100 balles donc finalement, c'est assez cohérent, il y a un positionnement premium assumé. Plus amusant, il y a même deux produits qui n'ont rien avoir avec les panards, un gel douche et un gommage corporel. Mouais, je suis perplexe quand même.

 

Le point fort du projet ? 

Birkenstock sur le soin des pieds, sur le papier franchement, ça se tient. Regardez Scholl, ils ont parfaitement réussi justement à faire cet équilibre entre la mode et la beauté.

Sa petite faiblesse à mes yeux ? 

La gamme n'est pas très intéressante je trouve, rien ne donne vraiment envie ou apporte quelque chose d'un peu nouveau. Puis c'est cher, même sur un réseau assez valorisé comme la pharmacie.

Mon prono final de réussite ? 

25%. Si on était à Qui veut être mon associé, je garderai bien rangé mon chéquier. C'est dommage car franchement, le concept de base me plait, c'est vraiment la concrétisation produits qui me laisse plus indifférent. Puis là encore, aucune communication, comment voulez-vous vous faire connaitre.

 

4) WILKINSON SWORD LANCE UNE GAMME DÉPILATOIRE PAS RASOIR

 

Celui-ci, c'est un lancement dont j'orchestre les Relations Presse & Influence mais je vous promets que je vais rester objectif à son propos ! Sur le papier, c'est peut-être le transfert le moins étonnant car finalement, c'est un saut d'une case anti-poils (les rasoirs) vers une autre case anti-poils (les cires et crèmes dépilatoires) mais n'empêche que c'est une petite révolution car jusqu'à présent, aucune marque n'avait jamais "osé" cette double exposition. Traditionnellement, vous avez d'un côté les marques de rasoirs comme Bic, Venus de Gillette et Wilkinson donc, et de l'autre les dépilatoires avec Veet, Nair, Laurence Dumont, Jolly... Je trouve du coup que le fait que la marque soit la première à s'aventurer sur les deux rayons en simultané est intéressant mais toujours est-il qu'il y a déjà pléthore de produits dépilatoires en grandes surfaces et que pour émerger, il faut sortir du lot. 

Pour tenter d'y parvenir, Wilkinson mise sur un concept différent de ce qu'on trouve d'ordinaire et se donne pour mission de transformer une corvée (car disons les choses franchement, ça emmerde un peu tout le monde lorsque vient le moment de s'affranchir des poils qu'on juge indésirables) en un moment plus agréable, de plaisir même, osons le dire ! Pour cela, elle propose uniquement des coffrets, réunissant à chaque fois entre 2 et 3 soins. L'idée est d'offrir à la cliente une expérience wellness, une sorte de rituel avec un soin préparatoire (une eau rafraîchissante), le produit dépilatoire à proprement parler (des bandes ou une crème) puis un soin post-épilation. Il faut l'envisager comme une invitation à  prendre un peu de temps pour soi, surtout que chacun des produits a vraiment travaillé sa sensorialité avec des textures plaisantes, des parfums agréables...ce qui là non plus n'est pas toujours la norme en vigueur.

D'ailleurs, même visuellement, on voit bien que ça ne ressemble pas du tout à ce qu'on trouve d'ordinaire sur ce rayon où tout se ressemble un peu avec majoritairement une harmonie de rose, sans doute une idée des marketeux pour illustrer la féminité et la douceur. Là, changement de délire total avec des produits feelgood beaucoup plus colorés, mettant en visuel des illustrations de femme en train de méditer ou de boire un cocktail, de vivre sa best life dans une bouée pink flamingo... On aime ou on n'aime pas mais on ne peut pas nier que c'est différent, il y a un vrai parti pris créatif. Ajoutez à cela que les formules des produits sont naturelles et vegan (sauf les bandes, forcément à base de cire), et vous obtenez là quelque chose de singulier. 

 

Le point fort du projet ? 

La caution de Wilkinson, c'est forcément une force pour attaquer un nouveau marché proche de celui sur laquelle la marque évolue traditionnellement. Et le fait que beaucoup de personnes mixent plusieurs techniques d'épilation selon les zones et leur praticité, on peut du coup très bien utiliser un rasoir pour les jambes mais vouloir des bandes pour le maillot.

Sa petite faiblesse à mes yeux ? 

L'offre en kit est un vrai pari, est-ce que les clientes, surtout dans ce contexte d'énorme pression sur le pouvoir d'achat, auront l'envie / les moyens de racheter à chaque fois un set de 3 produits, forcément un peu plus cher qu'un paquet de bandes seules.

Mon prono final de réussite ? 

65%. La marque est plus que légitime et l'offre épilation en GMS est purement fonctionnelle, on peut imaginer qu'il y a de la place pour une offre complémentaire plus lifestyle. Après, reste à savoir comment sera apprécié le principe de kit...

 

Bon, je me rends compte que je suis quand même confiant sur 3 projets sur 4, je crois que ma nature optimiste biaise un peu la réalité du terrain et mésestime en partie la féroooooce concurrence sur le marché de la beauté. Mais là en même temps, je trouve vraiment qu'on est face à des projets globalement bien ficelés, je ne vois pas pourquoi ça ne trouverait pas son public. Qu'en pensez-vous ? Des 4 projets présentés, quelle est celui qui vous semble le plus convaincant d'un point de vue business et dans lequel vous investiriez si on vous présentait cette idée ? Et quel est celui qui vous donne le plus envie à titre perso, que vous auriez envie d'essayer ? J'imagine que la gamme capillaire Nuxe va un peu rafler tous les suffrages mais bon, on ne sait jamais ! Et si jamais, car je sais que vous vous le demander forcément et que je n'aimerais pas que ça vous empêche de dormir : oui, ma voiture a eu son contrôle technique, et sans contre-visite s'il vous plait !

12 mars 2023

Tony Yoka et Klorane, même combat !

Autant vous dire que s'il y a bien un sport que je ne comprends pas dans la vie, c'est bien la boxe. J'ai bien conscience qu'il s'agit pourtant d'une discipline exigeante (on l'appelle d'ailleurs historiquement le Noble Art) mais personnellement, j'ai quand même toujours cette impression persistante que cela se résume grandement à se foutre sur la gueule avec, j'imagine forcément, des petites conséquences cérébrales à force de se prendre des uppercuts dans la tronche. Bref, même si je ne regarde ça que de trèèèèès loin et avec un intérêt modéré, je gardais quand même un œil sur le match d'hier avec Tony Yoka et je vous avoue que je suis presque content qu'il ai perdu (je sais, c'est mal) car il m'a quand même l'air un brin présomptueux ce chenapan. Il faut apprendre l'humilité à un moment quand même, même si j'ai toujours une tendresse et un grand respect pour les hommes dont le prénom commence par un T et termine par un Y, des êtres de lumière dont chacun sait qu'ils sont des personnes absolument extraordinaires (je vous ai dit au fait que je m'appelais Teddy ?!). Bref, tout ça pour vous dire que moi aussi, j'ai un match à vous proposer aujourd'hui et attention, un fight de balèzes, un combat de de costauds, une battle de grands gaillards prêts à s'affronter jusqu'au KO sur le ring du stade Planète-Beauté (c'est bon, je suis parti dans mes délires, continuez sans moi, je vais vous ralentir). Un match de solides en somme, et plus particulièrement un match... de masques solides ! 

Vous avez sans doute vu cette grosse tendance de la beauté en stick qui a commencé à poindre le bout de son nez il y a un an environ. Une extension assez logique après le boom des soins solides, mais qui personnellement m'attire tout particulièrement sur la catégorie masques, je trouve que le geste est hyper intuitif et comme je suis un gros flemmard lorsque cela concerne ma routine beauté, le simple fait de ne pas avoir à appliquer mon masque au doigt ou à l'aide d'un pinceau est quelque chose qui m'inspire. J'ai du coup sauter le cap avec deux produits qui m'accompagnent depuis quelques mois maintenant, le masque en stick apaisant à la pivoine de chez Klorane (qu'une amie journaliste m'avait donné) et le masque en stick nourrissant de chez La Rosée (c'est la première fois que je teste un produit de la marque) que j'avais acheté parce qu'il était un jour en vente dans un petit bac sur le comptoir de la pharmacie où j'allais acheter du Doliprane (je suis faible, le marketing aura un jour ma peau).

Bon, je sais que dans la boxe, on fait normalement s'affronter des concurrents qui sont à peu près du même gabarit mais là, visuellement, j'ai un match assez inégal, un poids plume contre un poids lourd. C'est un peu Booder qui affronte Garou puisque j'ai d'un côté un stick format miniature de 25g (celui de Klorane) et de l'autre un kingsize de 50ml chez La Rosée. Je vous le dis parce cela va influer certains ressentis que j'ai pu avoir quand à leur praticité à l'usage. Si leur physionomie les oppose un peu, ils se positionnent en revanche tous les deux plutôt à destination des peaux sèches, avec une petite particularité supplémentaire pour celui de Klorane qui promet aussi un réconfort plus spécifique aux peaux sensibles. La marque met pour ça l'accent sur un ingrédient en particulier (la pivoine) en le starifiant sur l'étiquette principale. Je trouve ça toujours "amusant" car finalement - et comme pour le Ginseng chez Clarins dont je vous parlais ici - c'est surtout l'imaginaire que la fleur évoque qui leur importe. Sans doute la pivoine peut avoir un intérêt cosmétique mais je pense que si Klorane l'a choisie, c'est surtout parce que c'est une fleur qui évoque la délicatesse, la fragilité, la finesse.... et qui du coup fait sens sur un produit pour les peaux délicates. Le marketing, ce petit coquin !

Bref, quitte à vous parler de ce produit Klorane, commençons mon débriefing global par lui. Je vous l'ai dit, il est proposé dans un tout petit format, ce qui en fait du coup un produit qu'on peut facilement trimballer et qui a donc naturellement trouvé sa place dans la trousse de toilette de mon sac de sport. Avant de commencer ma séance, je me tartine du coup vite fait le visage dans les vestiaires, je me dis que chaque occasion où j'ai 45 minutes devant moi pour faire un masque (en vrai, on peut le laisser poser seulement entre 5 et 20 minutes selon les conseils indiqués par la marque sur son site) se doit d'être honorée. A l'application, il laisse un léger film blanc (surtout au niveau de ma barbe de 3 jours où sa texture accroche un peu, je ne suis pas certain que ces produits soient très optimisés pour nous les mecs) mais cela reste très léger et personne ne me regarde bizarrement lorsque j'arrive dans la salle de bootcamp. Il y a une sensation de frais assez agréable lorsqu'on l'applique, mais surtout, son truc qui se révèle très pratique, c'est justement son petit format. Le fait que l'embout soit assez étroit permet je trouve de le faire passer très facilement sur le contour des yeux ou les ailes du nez. Même si vous savez que je n'ai pas vraiment de religion arrêtée en la matière et que je vais chercher les bons produits partout où ils se trouvent, un bon point quand même pour sa formule bio qui est toujours un plus à efficacité égale.

Sauf que malheureusement, et sur l'efficacité de ce masque justement, je n'ai pas ressenti un effet incroyable. Je ne peux pas statuer sur l'action apaisement à proprement parler car je n'ai pas spécialement la peau délicate mais en revanche, sur l'action nourrissante, j'ai trouvé ça un peu trop léger. Malgré le beurre de karité et l'huile d'argan qu'on retrouve dans la formule, le résultat est loin d'être époustouflant. Je ne dis pas du tout qu'il n'y a aucun effet hein, la peau est tout de même un peu plus douce au toucher, c'est vrai, mais cela reste relativement modeste (contrairement à Tony Yoka pour le coup !) je trouve. Autre petit bémol, le produit n'a absolument aucune odeur. Je crois qu'il n'y a pas de parfum dedans, ce qui est une bonne chose et très cohérent pour un produit pour les peaux sensibles, mais lorsque vous l'utilisez pour sa promesse nutrition et n'avez pas de problème de réactivité cutanée, c'est un peu dommage car l'application du masque est, à mes yeux en tout cas, l'occasion idéalement d'un petit moment cocooning (oui, car je l'ai utilisé aussi chez moi tranquille en train de bouquiner tranquillement dans mon canapé, pas uniquement lorsque je me tue à enchaîner des burpees à la salle de sport). Bref, au final, un avis assez mitigé, il y a du bon et du moins bon. 12/20 on va dire.

Est-ce que je suis plus enthousiaste quand au produit La Rosée ? Je ne vais pas faire de faux suspense : oui, clairement. C'est bien simple, il enchaine les bons points comme les coups d'un boxeur déchainé sur le ring. Formule 100% naturelle, made in France, flacon recyclable, packaging élégant... ça partait déjà bien cette affaire. A l'application, on a un parfum plus prononcé que le Klorane. Pas non plus très marqué mais tout de même présent, juste ce qu'il faut pour une pause agréable. Et dès qu'on applique le produit sur le visage, on sent vraiment davantage qu'il va y avoir un côté riche à cette formule, elle est plus crémeuse, plus réconfortante. Petit bémol par contre sur la taille du produit que je trouve beaucoup trop grosse, et qui du coup n'est pas du tout pratique je trouve pour accéder aux "petites" zones du visage. A chaque fois que je veux le poser au niveau du contour des yeux, j'ai l'impression que je vais me crever un œil. OK, j'en rajoute un peu, c'est ma tendance naturelle à faire du drama mais en vrai, il aurait été je trouve encore plus fonctionnel avec un diamètre d'environ 1 centimètre de moins. 

Toujours est-il qu'on lui pardonne volontiers car après rinçage (la marque indique qu'il faut le laisser poser 10 minutes mais là aussi, je fais plus 30 / 40 pour ma part), on sent véritablement que la peau est clairement plus douce, plus confortable, plus souple... Promesse largement tenue donc, ce qui en soit n'est pas vraiment une surprise lorsqu'on scrute un peu ce qu'il y a dans la formule, en l'occurrence des ingrédients certes pas originaux pour un sou (et tant mieux, ça fait du bien les grands classiques aussi) mais dont on sait depuis longtemps qu'ils sont particulièrement efficaces : huile d'avocat, huile de tournesol, beurre de karité, cire d'abeille (tant pis pour vous les vegans), cire de carnauba... aggloméré ensemble par une argile blanche. Parfait, ça fait le job, c'est tout ce qui compte. 

Côté prix, ce n'est pas donné (presque 20 euros) mais je trouve que le produit dure quand même assez longtemps, je trouve même la forme stick presque plus économique que les masques classiques qui mine de rien descendent assez vite (ou alors, c'est moi qui en applique dix fois trop, c'est possible aussi). Bref, comme Tony Yoka, le masque Klorane s'incline. Ce n'est pas qu'il a totalement démérité mais il est tombé sur plus fort que lui aujourd'hui, l'adversaire était bien trop entrainé pour s'incliner dans cette compétition. Eye of the tiger, 15/20 pour La Rosée dont l'arbitre lève le bras en l'air pour symboliser le triomphe, la foule en délire applaudit ce champion combatif qui n'a jamais concéder du terrain à son adversaire ! 

Je vais guetter s'il y a d'autres masques en stick du même genre chez d'autres marques, j'aime vraiment bien ce format, je crois que je vais continuer mon petit benchmark en la matière. Et vous alors, avez-vous aussi succombé à la tendance des produits de beauté en stick ? Cela vous a semblé convaincant ou plutôt décevant ? Et même si ce sont des soins "liquides" plus classiques, vous avez sans doute aussi testé récemment certains masques nourrissants / réconfortants, je vous laisse me partager vos dernières expériences en la matière en commentaires, vous aussi vous avez le droit de me faire faire des découvertes !

6 mars 2023

Un filtre solaire au quotidien, bon réflexe ou vrai danger ?


Je conçois volontiers que ce soit difficile à croire vu de l'extérieur, mais non, je ne sais pas tout dans la vie. Oui, je sais, un mythe s'effondre mais c'est ainsi et je me dois de faire preuve d'humilité et d'honnêteté car il reste quelques petites choses que j'ignore malheureusement encore. Oh, trois fois rien rassurez-vous, je suis simplement perfectible sur des petits trucs mineurs comme les artistes phares de la musique bulgare au 14ème siècle, les pratiques ancestrales en matière d'agriculture chez le peuple Papou, le nom exact et l'emplacement des 26 os qui composent chacun de nos pieds ou bien encore la pertinence ou non de porter une crème solaire de manière quotidienne et plus ou moins systématique. Des broutilles donc ! Vous l'aurez compris au titre de ce billet, c'est plus précisément de ce dernier point que je vous propose de papoter ensemble aujourd'hui (après, je ne suis pas obtus comme garçon et si vous préférez la musique bulgare, on peut encore changer) et pour une raison très simple : le sujet a pas mal fait parler de lui ces derniers jours. Une tribune dans Le Figaro, une chronique dans le JT de M6... cette question est mise sur la place publique et le moins que l'on puisse dire, c'est que la tonalité des articles / reportages relève clairement plutôt du registre de la méfiance, du danger, de l'alerte... Je vous invite à les parcourir rapidement pour que vous puissiez voir ça et je vous retrouve environ 7 centimètres plus bas ! 

 



 
Bon, vous le voyez, les filtres solaires ne sont pas à la fête et ce qu'on leur reproche, c'est d'être partout au point de devenir pénibles et un brin angoissants alors qu'on les aimait pourtant bien de base. Un peu comme les émissions de Stéphane Plaza en quelque sorte. On nous parle ici d'une enquête portant sur 742 produits de beauté, ce qui parait beaucoup d'un côté mais en même temps, il en existe des dizaines de milliers donc on ne peut pas forcément prendre cette étude comme vérité absolue (il faudrait voir de plus près pour commencer l'échantillon analysé). Néanmoins, et même si ses conclusions sont peut-être à relativiser en partie, il n'en reste pas moins qu'elle nous apprend des choses intéressantes. J'avoue que pour ma part, je savais bien sûr qu'on trouvait souvent des filtres solaires dans du maquillage visage mais j'ignorais en revanche que c'était aussi le cas dans des vernis à ongles et surtout dans des parfums (il y en a même dans certains "pousse-mousse pour les mains ce qui effectivement est pour le coup une aberration totale). Vous étiez au courant vous ? Mais peu importe à la rigueur car la partie qui m'intéresse principalement, c'est celle qui concerne les soins de jour et les produits de maquillage pour le teint car sur ces deux catégories, on n'ignore pas du tout qu'ils contiennent une protection solaire et au contraire même puisque ces produits le revendiquent haut et fort sur leur packaging, c'est même un argument de vente à part entière. 

Cela parte sans doute à bon nombre de personnes qui, bien conscientes que le soleil reste le facteur de vieillissement prématuré numéro 1, sont en quête de produit "all-inclusive" faisant à la fois office de soin de jour mais aussi de protection solaire. Ce ne sont pas du tout des produits brandés "plage / vacances" mais vraiment des soins du quotidien, qu'on va à priori plutôt utiliser en ville. Cela devient même un avantage concurrentiel en quelque sorte, comme si on nous disait "regardez, cette crème va non seulement corriger les signes de l'âge déjà présents mais aussi limiter le risque d'en voir apparaître de nouveaux en vous prémunissant du soleil", ce qui dans les faits là encore est factuellement vrai puisque soleil = vieillissement, ça je pense que personne ne viendra le contester (ou alors, juste Yann Moix qui par principe de vie dit toujours l'inverse de ce qui vient d'être énoncé dans l'espoir vain de se donner un peu de consistance). 

Chez plusieurs des marques ayant le vent en poupe depuis quelques années, c'est même une philosophie à part entière. Je pense par exemple en écrivant cela à Paula's Choice dont la totalité des soins de jour intègrent une protection solaire, avec de hauts indices, SPF30 et SPF50. Ou bien encore à Typology qui sur cette page de son site indique clairement "qu'il est important d'appliquer une crème solaire tous les jours et de la renouveler toutes les deux heures". Leur argumentaire chez Typology, et il se tient parfaitement car c'est scientifiquement prouvé, c'est que les filtres UV passent à travers les nuages et les vitres, et que même par temps gris ou en hiver, on est finalement exposé à leurs méfaits. En revanche, chez eux, les soins de jour n'intègrent pas d'office de filtres, il faut acheter en parallèle une crème solaire à part entière qu'on viendrait alors superposer à notre crème. Je trouve ça pas si débile car finalement, lorsque ta crème de jour intègre un SPF, ça t'oblige en quelque sorte à acheter un soin spécifique pour la nuit alors que certaines personnes préfèrent avoir un soin qui va faire les deux usages.

On pourrait penser que cette approche est l'apanage de marques assez pointues ou issues du réseau sélectif mais non, on la retrouve aussi véhiculée chez des marques beaucoup plus mainstream. J'ai spotté par exemple cette semaine cette nouveauté L'Oréal Paris indiquant de manière très nette "protection quotidienne" sur son packaging, avec un SPF50+ également enrichi en Vitamine C. Idem du côté de la pharmacie (La Roche Posay s'exprime ICI en faveur d'une protection quotidienne) et le constat est aussi vérifiable chez des marques bio comme Laboratoires de Biarritz qui, juste LA, explique que "l''application quasi-quotidienne d'une protection anti-UV protège la peau du vieillissement cutané" (même si elle explique un peu plus loin qu'il faut nuancer et prendre plusieurs facteurs en compte). Bref, on a un d'un côté un discours d'acteurs rassurants (car à priori, Paula's Choice, Typology, La Roche Posay, L'Oréal Paris, Laboratoires de Biarriz... sont des marques expertes de la peau et reconnues pour leur sérieux) nous encourageant à adopter un soin solaire quotidien et de l'autre, des messages de prévention disons au contraire que ce n'est pas du tout une bonne idée. Comment voulez-vous qu'on s'y retrouve. Merci du cadeau quoi, vous pensiez qu'avec l'inflation galopante, la grève de mardi et la guerre en Ukraine, on avait déjà pas suffisamment de choses lourdes à gérer mentalement ?!! 

Bref, c'est vrai que d'une certaine manière, on nous incite de plus en plus à adopter un filtre UV au quotidien et même souvent deux malgré nous car pas mal de fonds de teint, qu'on vient poser par dessus notre crème, contiennent aussi un SPF. A titre perso, je vous avoue que ce n'est pas quelque chose qui me parle et je crois que je n'opte quasiment jamais pour une crème de jour intégrant un filtre. Ce n'est pas en tout cas un argument qui me ferait préférer une crème plutôt qu'une autre. Je n'en vois pas spécialement l'intérêt (peut-être que je me trompe complètement hein, comme lorsque j'ai pensé qu'on aurait peut-être une chance de gagner l'Eurovision puis que j'ai découvert la chanson de La Zarra) pour la simple et bonne raison que je suis fondamentalement dans un bureau une énorme partie de la journée. Mais en même temps, et aux beaux jours en tout cas (et pas que puisque encore une fois, les filtres transpercent les nuages), lorsque je marche jusque à la gare Saint Lazare ou que je mange sur ma terrasse le week-end, je suis clairement exposé aux UV. Les contradicteurs à la protection quotidienne expliquent qu'on peut remettre en cause l'efficacité réelle d'une crème solaire qu'on aurait appliquée le matin à 8h avant d'aller bosser et dont l'efficacité serait fort amoindrie lorsque vient la pause déjeuner en extérieur qu'on va prendre à 13h (ça c'est les horaires de Paris hein, on sait que vous manger à midi en province!). C'est sans doute en partie vrai même si on peut aussi imaginer qu'une crème solaire dans un contexte urbain tient beaucoup plus longtemps qu'à la plage où elle est soumise aux frottements contre la serviette, à la transpiration, aux baignades...

Parmi les autres motifs d'inquiétude pointés du doigt par les "opposants" au Daily SPF, citons par exemple le fait que porter chaque jour une protection solaire pourrait accroître chez les peaux sensibles le risque d'allergie... aux soins de protections solaire, ce qui les handicaperait du coup au cœur des beaux jours et lorsqu'on a pour le coup sans conteste besoin d'eux. Ils mettent aussi en avant l'impact environnemental qu'aurait une utilisation massive et systématique des crèmes protectrices alors qu'on détecte déjà visiblement la présence de résidus de ces filtres solaires dans les cours d'eau, les nappes phréatiques (vous voyez, après on vient nous dire qu'elles sont vides alors qu'elles sont en fait blindées de filtres UV, c'est quand même dingue cette capacité à toujours se plaindre), les légumes (si ce sont les navets et les salsifis à la rigueur, ce n'est pas très grave, on ne les mange pas de toute façon)... 

Plus sérieusement, je trouve que c'est assez délicat de trancher entre les deux "chapelles" car elles avancent chacune des arguments qui font sens et je trouve que c'est difficile de savoir où se positionner. Comme dans la vie, tous les avis sont respectables (enfin, sauf ceux des gens qui trouvent Inès Reg drôle, ça pour le coup je ne peux pas l'entendre), j'ai demandé à deux scientifiques - Céline Couteau (contre les filtres au quotidien) et à Marie Dehlinger (qui leur trouve un intérêt à plusieurs égards) - d'essayer de nous éclairer de leurs lueurs scientifiques. Je ne sais pas si ça vous aidera à vous forger une opinion mais voilà ce qu'elles nous disent lorsqu'on leur demande s'il est oui ou non nécessaire d'appliquer quotidiennement un filtre solaire...

« Ma position à ce sujet est très claire : on n’ouvre pas son parapluie lorsqu’il ne pleut pas (même lorsque l’on est très prudent) ; on ne prend pas du paracétamol quand on n’a pas mal à la tête (histoire d’éviter une éventuelle migraine) ! De la même façon, si on s’expose on utilise un produit solaire (un produit qui sera appliqué en couche épaisse et ré-appliqué toutes les 2 heures afin de protéger de manière optimale). Si on ne s’expose pas (ce qui représente pour les personnes qui travaillent en intérieur la grande majorité du temps), on n’utilise pas de produit solaire ou de produit de soin ou de maquillage renfermant des filtres (ces produits s’appliquent en ayant la main légère, une bonne fois pour toutes le matin et sans ré-application). Ceci pour le respect de la peau (car les filtres UV sont des molécules actives douées de très belles propriétés mais dont il ne faut pas abuser) et de l’environnement (on retrouve des filtres UV un peu partout dans la nature et en particulier dans les poissons et les fruits et légumes). La voix de la raison : utiliser les filtres UV dans les produits solaires uniquement. Arrêter de les critiquer l’été quand on en a besoin. Arrêter de les mettre partout l’hiver quand on peut s’en passer. ». /// Céline Couteau

" Certaines peaux bénéficient d’un usage quotidien de protection solaire : peaux sujettes à la rosacée ou autre affections aggravées par les UV, aux cicatrices, aux boutons ou à l’acné, à l’hyperpigmentation (la traiter sans protection solaire est un non-sens) ou encore dans un but de protection anti-âge. Car oui, le premier facteur de vieillissement cutané prématuré, c’est le soleil, et celui de tous les jours, pas seulement l’été à la plage. Cela étant dit, je suis pour un usage raisonné des solaires : je travaille toute la journée dos à ma fenêtre, je ne vois donc pas l’intérêt d’en utiliser quotidiennement. Si je suis derrière une vitre (les UVA traversent vitres et nuages) ou dehors en journée, hiver comme été, j’en applique pour protéger ma peau à rosacée. Travailler dehors toute la journée ou dans un bureau n’implique pas le même usage de la protection solaire. Je préfère d’ailleurs un produit solaire dédié que je peux appliquer au besoin, plutôt que des filtres dans mes soins. Mais il vaut mieux une crème de jour ou une base de teint avec SPF, même si la protection n'est pas optimale, que rien du tout si on ne trouve pas de solaire quotidien adapté. Question sécurité, c’est le métier des évaluateurs de la sécurité du produit de s’en assurer, et ils le font" /// Marie Dehlinger

Tous les arguments sont sur la table, à vous de vous forger votre propre opinion à présent. Je note simplement pour ma part que dans les prochaines semaines, le discours "pro crème de jour quotidienne" va sûrement gagner en puissance car plusieurs nouvelles marques débarquent en France et axent toute leur communication sur cette prise de position. Je pense notamment aux deux pépites Supergoop et UltraViolette qui viennent de débarquer chez Sephora et qui se distinguent toutes les deux par des textures d'une finesse absolument incroyable et qui permettent d'appliquer quotidiennement un filtre solaire sans même avoir l'impression qu'on est en train de le faire (aucun film blanc, pénétration immédiate, pas d'effet gras...). J'ai l'impression que les marques déjà installées fourbissent aussi leurs armes avec plusieurs lancements allant aussi dans ce sens. Bref, voici un sujet dont on n'a pas fini d'entendre parler ! Quel est votre avis vous, ça m'intéresse pour le coup de savoir où vous positionnez ? Déjà adepte d'une protection solaire quotidienne en vous disant que c'est un réflexe indispensable pour se prémunir du vieillissement ? En train d'y réfléchir sérieusement avec justement la volonté de sauter prochainement le pas ? Ou bien au contraire, totalement hermétique à l'idée et ne voyant pas forcément l'intérêt de se coller un SPF50 365 jours par an ? Je vous écoute, à vous les studios !