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9 juin 2023

Le JT de la beauté, seconde édition

Ah, ah, quand je pense que je voulais faire cette rubrique de manière quinzomadaire et que deux mois sont déjà passés depuis la première édition, je me reconnais bien là ! Mais que voulez-vous, je ne peux pas et profiter du soleil, et partager avec vous tous les derniers gossips de l'industrie de la beauté, il y a des priorités dans la vie et mon bronzage en est clairement une ! Mais comme je suis un mec sympa, je profite d'avoir une petite heure devant moi pour partager avec vous quelques news repérées au fil de ces dernières semaines. Pour rappel pour ceux du dernier rang qui n'écoutent jamais, cette rubrique est un rapide condensé de plein de petites choses récemment annoncées dans l'univers beauté, qui ne méritent pas forcément qu'on s'y attarde 20 ans mais justifient tout de même qu'on puisse en parler un peu. Que vous soyez juste consommateur passionné de beauté ou bien que vous travaillez comme moi dans cet univers (je sais que les deux se côtoient sur cette Planète), prenez-le comme votre synthèse de ce qu'il ne fallait pas louper. 

Je commence par une série de rachats, vous savez à force que j'ai une passion pour ce genre de news qui reflètent bien la stratégie de chaque acteur en présence. La dernière fois, je vous parlais de ceux des marques Aesop et Lady Green et ce mois-ci encore, la partie de Monopoly a continué, chacun faisant ses petites emplettes. Je passe rapidement sur le fait que Oh My Cream a racheté la licence de compléments alimentaires Combeau car je vous avoue que jusqu'au jour de cette annonce, je n'avais même jamais entendu parler de cette marque. Plus intéressant à mes yeux, la prise de participation de Caudalie qui rentre au capital de Talm, Mais si, souvenez-vous, je vous avais parlé de cette marque dans ce billet consacré aux marques de soins cosmétiques qui offraient une version plus moderne et trendy des marques dédiées à la beauté de la future maman. Je vous citais justement Talm comme l'incarnation même de la marque sortie de nulle part et qui avait réussi à s'imposer en quelques mois, faisant notamment un très bon usage des réseaux sociaux. Le rachat en soi me semble plutôt pertinent (Caudalie saura certainement ouvrir les portes des pharmacies à Talm grâce à sa force commerciale) mais ce que je trouve intéressant, c'est que ça pourrait éventuellement dessiner les contours d'un futur groupe gravitant autour de Caudalie qui aujourd'hui est finalement une des seules grandes marques à être totalement seules et indépendantes. Je me suis souvent dit qu'elle tomberait un jour dans le giron d'un énorme groupe et finalement, peut-être que le projet pourrait être autre et qu'elle se constitue elle même son propre groupe (bon, pour l'instant, Talm ne lui appartient pas totalement hein, mais c'est un début).

 

A propos de joli groupe en pharmacie, un mot sur les Laboratoires Pierre Fabre (Avène, Ducray, Klorane...) qui pour leur part ont racheté la marque MÊME (dont mon Bureau gère les Relations Presse, je le précise par souci de transparence). MÊME, c'est une marque que spontanément, je vous souhaite de ne jamais avoir l'occasion d'essayer puisqu'elle est destinée de base à accompagner les personnes qui doivent affronter un traitement anti-cancéreux. Radiothérapie, chimiothérapie, traitements médicamenteux... engendrent en effet de nombreux et indésirables effets secondaires (ongles fragilisés, peau plus sèche et sensibilisée, chute de cheveux et donc potentielles irritations au niveau du cuir chevelu...) et, aussi fou que cela puisse paraître, il n'y avait jusqu'à la naissance de la marque en 2017 aucune réponse spécifique pour tout cela. C'est le constat qu'avaient fait à l'époque Juliette et Judith, les jeunes créatrices de la marque qui accompagnaient à cette époque certains de leurs proches dans l'épreuve du cancer. Même si elle répond à des besoins spécifiques et qui se rapprochent parfois plus de la santé, MÊME reste avant tout une marque de beauté à part entière qui va surtout permettre à chaque femme et chaque homme combattant la maladie de pouvoir prendre soin de soi, de s'offrir une bulle agréable avec des produits safe qui ne vont pas l'indisposer, de préserver l'estime de soi en restant coquet.te... On y trouve du coup aussi bien des vernis à ongles, des BB crèmes, une poudre bonne mine... que, d'ailleurs, plein de personnes qui ne souffrent pas du tout d'un cancer achètent et utilisent simplement parce qu'elles sont à la recherche de produits cleans. Je trouve que le rachat est d'une totale pertinence, surtout qu'au début de l'histoire de MEME, Pierre Fabre lui avait mis le pied à l'étrier en lui faisant profiter de l'expertise de sa force de vente, ça boucle en quelque sorte la boucle. Un beau mariage en somme (ah non, ne me parlez plus de mariage d'ailleurs, depuis que j'ai vu que Léa et Emanuel de Mariés au Premier Regard se sont séparés, je ne crois définitivement plus à l'amour). 


Autre marque qui vient de changer de mains, AKANE, que vous connaissez sans doute. Il s'agit d'une jolie marque française qui, de base, communiquait beaucoup sur la pomme (Akane est le nom d'une variété de ce fruit) mais qui au fil des années a su se diversifier très intelligemment en saisissant les tendances porteuses de la beauté. Elle avait par exemple su prendre la parole sur le multi-masking, sur les éponges konjac à l'époque où ça commençait à peine à émerger, sur le spa@home ou plus récemment encore sur la cryo-beauty. Ils ont ce don pour capter les trends émergentes, c'est indéniable, au risque de brouiller parfois un peu l'ADN global de la marque et de se disperser. Depuis quelques années, la marque avait beaucoup développé son offre, au point d'avoir aujourd'hui un joli catalogue couvrant tous les besoins beauté ou presque. Peut-être un peu trop vite, surtout au regard du contexte économique, car si j'en crois cette information légale, AKANE était en redressement judiciaire depuis fin 2022, ce qui a j'imagine précipité la nécessité de pouvoir s'adosser sur un groupe. Le choix du repreneur est assez étonnant car c'est un groupe très peu implanté sur le marché français, qui à la base semble plus spécialisé sur les produits d'entretien de la maison mais qui visiblement a l'ambition d'élargir son expertise à la beauté. A voir ce que cela va donner dans les prochains mois mais je suis un peu dubitatif sur le papier (en même temps, j'étais persuadé que Léa et Emanuel allaient finir ensemble donc doit-on vraiment se fier à mon intuition ?!)...  


Tiens, à propos de marque en redressement judiciaire, on a appris le mois dernier que Lamazuna était dans cette situation. Franchement, c'est un peu un gâchis car elle a été tellement précurseur sur les questions de beauté durable, de soins solides, de circularité... et je pense qu'elle a un peu pris le bouillon avec l'arrivée simultanée de multiples marques ayant réussi à réaliser de jolies percées sur ces créneaux (Respire, Unbottled...). En même temps, il y a parfois des choix qui sont faits par Lamazuna et qui me semblent quand même étonnants : là par exemple, sur leur nouvelle gamme de nettoyants visage, il n'y a même pas le logo de la marque sur le facing, c'est quand même un parti-pris déroutant. A priori, la marque va heureusement réussir à redresser la barre, c'est le moment d'ailleurs d'acheter ses produits si vous avez envie de la soutenir et de lui permettre de continuer l'aventure (si vous voulez que Lamazuna reste dans au château, tapez 2). Plus hard que la redressement judiciaire, Taaj a pour sa part été placée en liquidation judiciaire, cette info légale expliquait que la marque cherchait un repreneur le mois passé. Là pour le coup, c'est peu de dire qu'il va y avoir du boulot car la marque est totalement sortie des écrans radars, je suis presque certain que très peu d'entre vous se souviennent de son positionnement sur la beauté ayurvédique. C'est pourtant un créneau sur lequel il y a pas mal de choses à faire, mais ça va nécessiter quand même un sacré travail (et pas mal d'investissement) pour revenir sur le devant de la scène.  


Autre rachat (purée, quelle frénésie d'achat, on dirait moi lorsque je rentre dans un Zara): les gels douche Vendôme disponibles en grandes surfaces changent de propriétaire. Ils appartenaient jusqu'alors au groupe italien Bolton (son nom ne vous dira probablement rien mais ils ont de belles marques parmi lesquelles Somatoline, Rogé Cavaillès, Sanogyl, Collistar... mais aussi Saupiquet, WC Net et Carolin, c'est vous dire si c'est éclectique !) mais passent dorénavant dans un autre groupe dont, là encore, le nom ne vous dira pas forcément grand chose : La Phocéenne de Cosmétiques. Cela vient parfaitement compléter son portefeuille de marques en  GMS puisque ce dernier a déjà Le Petit Olivier et Lovéa. Si vous vous souvenez du billet que je vous avais proposé il y a quelques temps sur le top des marques les plus vendues en GMS, peut-être vous rappelez-vous qu'il y a grosso modo 3 grandes familles de gels douche : les gourmands / régressifs (Cottage, Dop, Fa), les voyage (Tathiti, Ushuaia...) et les dermo (Cadum, Dove, Sanex). Vendôme appartient clairement à cette dernière catégorie et clairement, son potentiel est terriblement sous-exploité. A l'heure actuelle, j'ai autant envie d'acheter un gel douche Vendôme que de me coltiner l'intégrale des films de Franck Dubosc, c'est vous dire si ça m'inspire au plus haut point. Là, c'est peut-être l'opportunité de changer un peu la donne même si le groupe qui la rachète reste un "petit" groupe qui n'a pas forcément la force de frappe de ses concurrents directs, Vendôme ne va a priori pas intégrer les marques de gels douche les plus puissantes de France du jour au lendemain, c'est clair, mais elle peut clairement progresser et piquer quelques parts de marchés aux marques de son segment peau sensible. S'ils y arrivent, on pourrait même imaginer stretcher son univers vers des soins corps, des crèmes visage, du soin bébé...

 

A propos d'ailleurs de marque de gel douche qui cherche à étendre son domaine d'expertise, j'ai découvert que Cottage (mais si, vous connaissez tous ses gels douche proposés dans des flacons en forme de bouteille de lait) se lançait pour la toute première fois sur le créneau des capillaires avec toute une gamme de shampooing. Alors rassurez(vous, il ne s'agit pas d'une déclinaison pure et dure de ses best-sellers car à priori, une fois passés 7 ans, absolument personne n'a envie de se laver les cheveux avec un produit sentant le caramel ou la pomme d'amour. Non, pour ce projet, la marque a travaillé sur une toute nouvelle plateforme de marque évoquant plus la naturalité que la gourmandise. Au final, elle propose 4 shampoings s'appuyant à chaque fois sur une formule 97% d'ingrédients d'origine naturelle, un flacon 100% recyclé, une base lavante enrichie en kératine 100% végétale et des ingrédients certifiés bio (citron vert, orange sanguine, pulpe de cerise, mangue). Personnellement, je trouve la gamme plutôt bien fichue, il n'y a clairement rien d'absolument révolutionnaire / incroyable (en même temps, on ne vas pas réinventer la roue sur du shampoing) mais c'est propre et bien exécuté, ça peut trouver sa place. Et je peux vous dire que c'est un peu le seul lancement qui a attiré mon attention ces 15 derniers jours, rien vu de bien folichon par ailleurs.

 

Côté retail par contre, il y a une initiative que j'ai trouvé hyper sympa et intelligente : l'ouverture de La French Beauty, un magasin qui fédère pas moins de 38 marques indépendantes françaises au sein d'une même boutique idéalement située dans Le Marais. C'est tellement une bonne idée qu'on se demande pourquoi personne n'y a pensé avant ! Ouvrir une boutique pour une seule marque demande des investissements plus que conséquents (les prix des loyers parisiens, la décoration, du personnel pour assurer une grande amplitude horaire...) et lorsque vous êtes une marque seule, c'est sûr que c'est un bel écrin mais quand même plus que difficile à rentabiliser. Là, lorsque vous divisez tous les frais par 38 mais que vous pouvez quand même exposer les 15 produits de votre marque, c'est franchement tout bénef. Pour nous consommateur, c'est cool car ça permet de voir plein de jeunes pousses au même endroit. Pour les vrais mordus de beauté que nous sommes, c'est franchement enthousiasmant. La boutique (qui était auparavant celle de la marque Huygens avant si je ne me trompe pas) est jolie (à part cet abominable logo vert  limite fluo qui pique les yeux), c'est sobre mais propre, fonctionnel et accueillant. Le truc que je n'ai pas compris, c'est est-ce que c'était un concept testé pour quelques mois ou bien est-ce qu'on a déjà l'assurance qu'il reste de manière pérenne et qui sait qu'il s'en déploie même quelques autres dans plusieurs grandes villes de France. Affaire à surveiller en tout cas mais pour le coup, c'est une manière pour les jeunes marques de reprendre un peu la main face aux magasins classiques dans lesquels ils sont d'ordinaires revendus et qui peuvent parfois leur imposer des commissions conséquentes, de coûteuses animations et PLV... Bien joué La French Beauty, l'union fait la force ! 

 

Un mot sur les égéries pour finir car on a des annonces à tour de bras ! Moi perso, je m'y perds, je ne sais plus qui est qui, qui fait quoi, et souvent lorsque je vois des noms d'ambassadeurs passer, je ne sais même pas de qui il s'agit (l'approche de la quarantaine, le gouffre générationnel est en marche, c'est terrible...). Je commence par Bilal Hassani qui devient donc égérie NYX. Bon, personnellement, j'avoue ne pas lui trouver un grand talent (il a l'air hyper sympa en revanche) et je trouve qu'au-delà du personnage et de ce qu'il incarne, il n'a quand même pas une carrière fort bouleversante. A mes yeux, c'est l'incarnation de notre société (l'image, l'image, l'image... et pas grand chose derrière) mais pour le coup; il colle parfaitement avec NYX (cible jeune, inclusive, au look affirmé.) donc je ne peux rien d'autre que "c'est plutôt bien vu". Du côté de Chanel, on sait du coup qui va reprendre le flambeau de Gaspard Ulliel sur le Bleu de Chanel (un de mes parfums préférés, je ne m'en lasse pas malgré les années) : Timothée Chalamet. Vous allez dire que je suis pénible aujourd'hui mais pour le coup, je n'en suis pas non plus grand fan même si là en revanche, impossible de nier son talent et encore moins sa carrière qui parle pour lui. J'ai trouvé par contre le teasing posté sur le YouTube de Chanel terriblement ennuyant, j'attends de voir la première campagne mais pour l'instant, déçu. Valentino Beauty enfin s'offre les services de l'actrice anglaise Florence Pugh. Je l'avais adorée dans Don't Worry Darling avec Harry Styles (vous l'avez vu ?) mais j'avoue n'avoir pas vu ses autres films (mais j'irai clairement la voir dans Oppenheimer, film de Christopher Nolan oblige) donc je ne la connais pas plus que ça. 9 millions de followers sur Instagram, c'est néanmoins pas mal même si ça ne restera pas la prise de l'année non plus.

Bref, ça bouge toujours autant sur la Planète Beauté et il faut bien s'accrocher pour tout suivre ! Quelles sont les infos que vous avez retenu de votre côté, ou bien les produits récemment lancés et qui ont piqué votre curiosité ?

21 mai 2023

Pour le pire et le miel'leur!

Pfffffiouuu, j'ai été pris dans un mini-tourbillon ces dernières semaines mais je sors enfin un peu la tête de l'eau ! Pour vous la faire courte, j'ai été un peu malade quelques jours, eu pas mal de taf avec les jours fériés (très sympas les lundis off hein, j'adore le concept mais alors derrière, faut sérieusement cravacher), puis fêté mon anniversaire et suis enfin allé passer quelques jours au Portugal... Mais cette fois, c'est bon, me revoici avec dans ma besace une petite réflexion - enfin, "petite", vous me connaissez, j'ai toujours un peu de mal à faire dans le succinct - sur la cosmétique vegan. C'est un sujet sur lequel je voulais me pencher depuis un moment et c'est en lisant un article intéressant dans M Le Magazine du Monde que je me suis décidé à me lancer. D'ailleurs, et pour être tout à fait précis, je ne vais pas forcément parler de la cosmétique vegan dans son ensemble mais plus spécifiquement de la place du miel dans nos pots de crème. Avant d'en arriver là, un rappel rapide tout de même sur la cosmétique vegan car certaines choses doivent être précisées car je vois, et notamment quand je discute avec certains de mes amis ne travaillant pas dans l'industrie de la beauté, que pas mal d'amalgames demeurent encore. Donc déjà et pour poser les bases, noooooooooon je ne regrette rien ce n'est pas parce qu'un produit est vegan qu'il est naturel. Je vous colle du pétrole, des huiles minérales, de la paraffine et des paillettes dans un pot de crème, je pourrai sans doute obtenir la certification vegan mais ne serai pas du tout naturel pour autant. 

Donc pour rappel, vegan, c'est simplement que mon produit ne contient absolument aucun ingrédient d'origine animale, rien de plus, rien de moins. Dans l'absolu, je pense que 90% des produits de beauté n'en contiennent pas et le sont de facto, au final tout le monde ou presque pourrait s’enorgueillir de ça assez facilement. Parmi les quelques ingrédients qui peuvent empêcher un soin d'être vegan, on peut par exemple citer le lait d'ânesse, le carmin issu de cochenilles (des insectes qu'on tue en les écrasant pour récupérer le pigment rouge composant la majeure partie des rouges à lèvres), la bave d'escargot... et donc tous les produits issus de la ruche, à commencer par le miel bien entendu mais aussi la gelée royale, la propolis, la cire... Je vous avoue que pour ma part, et jusque très récemment encore, je ne comprenais pas trop cette défiance à l'égard des actifs issus de la ruche et me disais : " mais bordel, le miel, les abeilles en font naturellement donc pourquoi cela serait un problème que de le récupérer afin de profiter de son pouvoir cosmétique avéré ? ". Autant je conçois parfaitement qu'on ne veuille pas voir des insectes écrasés pour qu'on puisse se badigeonner les lèvres de rouge, autant j'avais du mal à capter où était le problème avec le miel. Sauf qu'entre temps, et parce que j'aime bien comprendre les choses dans la vie, je me suis renseigné sur le sujet... 

Si on écoute le discours des gens qui entendent vivre selon les préceptes purs et durs du veganisme, la consommation de miel à proprement parler est déjà une offense faite aux abeilles et un vol manifeste de leur travail. On peut en sourire si on le souhaite mais en même temps, je trouve pour ma part que ça fait plutôt sens. Si on réfléchit un instant, certes les abeilles produisent en effet spontanément du miel mais à aucun moment, leur projet de départ n'était qu'on vienne le leur dérober. Elles le font pour elles, parce qu'elles en besoin pour leur alimentation, parce que c'est ainsi que cela se passe dans une ruche... mais pas en se disant " tiens, si on produisait tout ce bon nectar pour qu'on vienne ensuite nous le chaparder ". Le problème à mes yeux, et ce que j'ignorais jusqu'il y a peu de temps encore, c'est surtout les conditions dans lesquelles cela peut être réalisé. Au final, c'est comme pour tout élevage : il y a ceux qui font les choses dans les règles de l'art, vont prendre soin de leur bétail et se montrer respectueux tout au long de sa vie et lors de son abattage. Puis les autres. Alors certes, au final me direz-vous, la bête est tuée et consommée mais j'imagine qu'on est tous d''accord pour s'accorder sur le fait qu'on préfère déguster un bon steak en direct d'un producteur dont on connait les méthodes respectueuses que d'une marque dont l'abattoir va se retrouver pointé du doigt par Hugo Clément dans un reportage de l'association militante L214. 

Et bien il faut bien se dire que c'est exactement pareil en cosmétique, et que l'appellation "miel" sur un pot de crème ou un shampoing peut cacher des réalités bien différentes. Avant de vous en parler plus en détail, un mot quand même sur certaines dérives dont il faut bien avoir conscience quant à la production de miel. Je l'ignorais pour ma part mais finalement, et comme partout où le capitalisme est de la partie, il y a une obsession de la surproductivité. Dans les ruches par exemple, il n'est pas rare que la Reine des abeilles soit délibérément butée au bout d'une année seulement (alors que son espérance de vie est normalement de 4 à 5 ans) parce qu'elle n'était plus assez prolifique. La récolte du miel par l'apiculteur peut se faire selon des méthodes "traumatisantes" pour les abeilles, comme par exemple lors de l'enfumage de la ruche. Il y a aussi le problème de croisements génétiques (mais comme avec les fruits et légumes finalement) qui permettent d'obtenir des abeilles plus dociles et plus productives à qui on va pouvoir faire produire un maximum de miel, en faisant en quelque sorte l’esclave de l'homme. D'après ce que j'ai cru comprendre, lorsqu'on tente de récupérer leur miel, les abeilles vont avoir tendance à défendre leur territoire sauf que, et malheureusement pour elles, lorsqu'elles tentent de piquer, elles y laissent la moitié de leur abdomen et meurent. On pourra objecter que " ce sont des abeilles et qu'on ne sait même pas si elles ont véritablement une conscience " mais pour ma part, je trouve qu'on pourrait faire preuve d'un peu d'humilité face à un animal qui fait preuve de tant d'intelligence dans l’organisation de sa "société" et surtout qui est si essentiel à notre survie via le mécanisme de pollinisation qui repose sur leurs petites épaules (enfin, leurs petites ailes en l'occurrence).

Bref, une fois que je me suis renseigné sur le sujet du miel et que j'ai découvert tout ça, j'avoue que ça m'a fait réfléchir et que, pour la première fois, je me suis dit qu'il y avait en effet potentiellement un problème avec l'usage du miel en cosmétique. Après, c'est comme tout dans la vie, il faut savoir faire preuve de bon sens et de discernement... 3615 my life mais pour ma part, je consomme pas mal de miel (je ne sucre plus mes yaourt avec du sucre blanc mais uniquement avec du miel) et je sais que beaucoup de miels alimentaires qu'on peut trouver dans le commerce sont soient coupés avec d'autres ingrédients ou simplement de piètre qualité donc j'essaie à chaque fois d'acheter les miens dans des marques dont je me suis assuré du sérieux au préalable. Du coup, j'ai eu envie d'investiguer sur la provenance du miel qu'on retrouvait au sein de nos soins cosmétiques et je vous avoue que le sujet n'est pas évident car finalement, on en trouve dans un nombre faramineux de produits, c'est vraiment un actif incontournable de la beauté.


Au début, j'ai porté mon attention sur les marques dont le miel est vraiment l'ingrédient star, à tel point qu'il peut même être mis en avant dans le nom d'une gamme ou d'un produit. Je pense par exemple à l'incontournable gamme Abeille Royale de chez Guerlain qui utilise, après enquête de votre humble serviteur; un miel provenant de l'ile d'Ouessant en Bretagne et récolté dans les règles de l'art. On peut toujours suspecter que ce soit simplement des engagements de façade mais pour le coup, j'ai l'impression au contraire qu'ils sont vraiment profondément désireux de bien faire les choses, à tel point d'ailleurs que la défense des abeilles est devenu un sujet central sur lequel la Maison prend mille initiatives comme elle l'explique ICI. Cela passe par bon nombre d'actions très concrètes, passant de la pédagogie dans les écoles primaires à la formation d'apicultrices engagées en passant par l'adhésion à une organisation reconnue pour définir les pratiques d'approvisionnement éthique en ce qui concerne les ingrédients issus de la biodiversité. Bref, tout me semble OK de ce côté. 

J'ai cherché ensuite du côté de chez Nuxe et de sa mythique ligne Rêve de Miel. Pour info, la marque n'a pas répondu à mes questions donc j'ai essayé d'aller à la chasse aux infos sur leur site où on nous explique que  " NUXE a sélectionné notamment du miel de lavande, un miel label rouge et IGP de très haute qualité récolté en Provence au sein d’une entreprise familiale engagée. Son origine géographique et florale est certifiée par analyse ADN, afin de garantir une qualité constante.". Il y a certains éléments rassurants (c'est du miel bio et français, ce qui est déjà important) mais je trouve quand même que ça mériterait plus de précisions. Perso, dans leur texte, c'est le "notamment" qui m'inquiète un peu. Oui, il y a ce miel qui semble honorable mais est-ce qu'il y en a d'autres ? Lorsqu'on imagine les volumes de vente conséquents que doit représenter cette ligne iconique de la marque, j'ai du mal à croire que ça ne puisse venir que d'un seul petit apiculteur de Provence. Est-ce qu'une filière plus globale a été mise en place ? On est un peu dans le flou. Côté action bienfaisante, on nous dit que Nuxe " collabore avec la société Un Toit Pour Les Abeilles et parraine par son intermédiaire des ruches implantées dans les Vosges pour donner naissance à de nouvelles colonies et contribuer ainsi au maintien de l’espèce ". Mieux que rien me direz-vous (elle n'est obligée de rien donc c'est déjà très bien que la marque fasse cela) mais pour moi, c'est un peu comme lorsqu'on nous dit qu'on va replanter un arbre en Amazonie, j'ai l'impression que cela reste un peu léger, que c'est l'engagement un peu facile et qui ne mange pas de pain.

 

J'ai zieuté ensuite du côté des marques spécialistes du miel, et là pour le coup, c'est plus surprenant. Je commence par exemple par Melvita, dont je rappelle tout de même que le nom même est la contraction de Mel en référence au miel et de Vita, qui signifie vie en latin (oui, rien à voir avec Vitaa et sa copine Mel' qui va passer sa journée dans le noir !). En allant sur leur site et en cherchant les engagements de la marque, je pensais forcément tomber sur quelques infos détaillant l'origine du miel qu'ils utilisent et d'éventuels actions que la marque mettrait en place pour contribuer à la sauvegarde des abeilles. Imaginez du coup ma surprise en découvrant que finalement, l'action majeure que la marque met en avant concerne... la défense des tortues en Nouvelle-Calédonie. Étonnant, mais pas tant que ça car quelques lignes plus bas, on nous explique que "Melvita a à cœur de proposer des formules de qualité, naturelles, certifiées bio et respectueuses de notre peau mais aussi de la planète. Dans ce sens, elle souhaite proposer, dès que possible, des soins excluant tout ingrédient d’origine animale, c'est à dire, vegan.". Vous m'excuserez mais pour moi, c'est quand même une petite révolution, cela veut donc dire que la marque va totalement désinvestir le créneau du miel ? J'ai regardé et à date, il reste 17 références sur l'eshop qui en contiennent mais c'est vrai que dans tous les lancements les plus récents, il n'y en a plus, la marque s'appuie sur d'autres ingrédients végétaux avec des fleurs, de l'argan... pour se positionner comme une marque de beauté naturelle sans plus évoquer la ruche.

Je trouve ça intéressant et ça m'amène à une question : est-ce que l'émergence de la tendance vegan (qui va progresser selon les cabinets d'étude de 6% par an jusque 2030) va pousser certaines marques, même celles ayant pendant longtemps prospéré sur les bienfaits de la ruche, à se détourner de cet ingrédient ? Dans l'article du Monde dont je vous parlais en préambule, j'apprenais par exemple que Sanoflore avait aussi choisi d'abandonner totalement le miel de tous ses produits, alors qu'elle avait pourtant certaines références dont il était la star, comme par exemple Miel Suprême. J'ai pu échanger avec la marque à ce sujet (pour le coup, eux ont été d'une grande transparence) qui m'expliquait que  " dès 2020, l’évolution de la réglementation Ecocert, charte de formulation Bio la plus exigeante au niveau européen, a mené Sanoflore à prendre la décision de retirer les ingrédients d’origine animale ou dérivés, soit les produits tels que le miel, la cire, la gelée royale pour les abeilles. Cette nouvelle version du Référentiel est mise en application au 30 mai 2023. ". Au final, la marque a donc twisté son actif à base de miel pour une alternative associant Edelweiss bio, collagène, huile essentielle de Thym du Vercors qui présente peu ou prou les mêmes pouvoirs anti-inflammatoires et régénérants. 

Je trouve cela très intéressant car si je comprends bien, cela voudrait donc dire que à compter du 30 mai (c'est à dire demain ou presque), tous les produits qui contiendraient des ingrédients issus de la ruche ne pourraient plus forcément prétendre au label Ecocert ? Ça serait une petite révolution. J'ai interrogé à ce sujet Muriel Bourges Reberga qui travaille chez Ballot-Flurin, une marque française qui propose des compléments alimentaires à base d'ingrédients de la ruche mais aussi des soins cosmétiques de grande qualité. Elle me dit ne pas être au courant de cette éventuelle législation à venir mais défend pour sa part le travail autour de l'api-beauty en expliquant que Ballot-Flurin veille à travailler selon les préceptes d'une "apiculture douce" qui puisse être aussi respectueuse que possible des insectes. Un exemple concret : lorsque ses apiculteurs vont venir prélever le miel des ruches, ils vont prendre ce qu'ils considèrent simplement être en excès, là où d'autres fournisseurs de miel moins regardants auront tendance à prélever tous le miel produit par les abeilles, ne leur laissant rien alors qu'elles ont en pourtant besoin. 

Dans leur optique, les abeilles ne sont pas des vaches à lait et doivent être respectées. Muriel me disait qu'il fallait aussi regarder avec vigilance la véritable concentration en miel dans les soins cosmétiques. C'est très juste car souvent, on nous le met en avant sur le visuel d'un produit de manière à ce qu'on aie l'impression qu'il s'agit d'un ingrédient majeur alors qu'il est en fait présent de manière presque anecdotique. Pour le coup, dans leur catalogue, on retrouve certaines références comme la crème de l'apicultrice qui en compte jusque 10% dans sa composition, ce qui est vraiment conséquent. Mais le truc, c'est qu'il s'agit d'une entreprise à taille familiale et qui connait une croissance continue certes, mais douce, ce qui leur permet de maintenir ce haut standard de production. Est-ce qu'il est possible d'en faire autant lorsqu'on est une multinationale de la beauté ? 


C'est là encore ce que je me suis demandé en allant fouiner du côté des marques en grandes surfaces et en partant d'un constat simple : sur des produits vendus à petits prix, on est sans doute contraint de faire preuve de vigilance sur le tarif des matières premières alors est-ce que cela se ressent dans la qualité du miel utilisé ? J'ai d'abord porté mon attention sur La Provençale qui nous explique que  " Pur et d’une qualité exceptionnelle, le Miel de Fleurs Bio IGP Provence de notre apicultrice Nadège possède des propriétés apaisantes et adoucissantes "... et c'est tout ! Bio + IGP + origine France, c'est déjà un bon début je vous l'accorde, mais un peu léger à mon sens, surtout que cela ne s'accompagne d'aucune autre action spécifique en faveur des abeilles. Et "le miel de Nadège", c'est gentil sur le papier et cela donne certes un côté humain / proximité à la production du miel mais bon, sur une marque qui j'imagine vend des dizaines de milliers de produits par an (ce qui est mérité car elle est canon et hyper bien brandée), j'espère juste que cette dame a un sacré paquet de ruches pour suivre la cadence...

Garnier aussi met beaucoup le miel à l'honneur dans ses produits, c'est l'ingrédient vedette notamment de sa franchise Ultra Doux Trésor de Miel. Là aussi, la marque n'a pas répondu à mes questions donc je reste un peu dans le flou et ne peux dire avec précision ce qu'il en est de leur sourcing. C'est dommage car j'ai l'impression en plus qu'ils font pas mal d'efforts en la matière, c'est en tout cas ce qu'on peut imaginer puisque leurs packs font mention à plein de choses enthousiasmantes, du genre "miel d'acacia sourcé équitablement et dans le respect des abeilles", "cire d'abeille issue d'un sourcing responsable", soutien aux associations et programmes The Bee Conservancy et Bee Welfare Program... Pas mal du tout non ? Un truc qui m'a en revanche grandement interpellé sur les produits Garnier au miel : ils sont certifiés Cruelty Free. Alors oui, ce label est là pour attester qu'aucun ingrédient de ce produit n'a été testé sur les animaux mais n'est-ce pas un peu paradoxal, si on considère que la simple production de miel relève en quelque sorte d'une certaine forme d'agression et de violence envers les abeilles, que de pouvoir se prévaloir de cette certification "sans cruauté" ? Je pose la question.  

 

Toujours en grandes surfaces, j'ai remarqué aussi toute une gamme Gelée Royale chez Dessange mais là aussi, malgré mes demandes à la marque, je ne suis pas parvenu à obtenir d'informations sur sa provenance. Idem chez Cadum pour sa Crème Douche Surgras au Miel de Fleurs, on ne saura rien de plus à son sujet. J'ai posé aussi la question chez Le Petit Marseillais mais là aussi, je n'ai pas obtenu de réponse. Un manque de transparence qui pour ma part ne tend pas forcément à me rassurer et d'ailleurs, le simple fait qu'aucune mention à l'origine du miel ne soit faite sur ces différents produits tend à me faire penser que c'est parce qu'il n'y a pas grand chose à valoriser. Si vous connaissez d'ailleurs des gens qui bossent chez ces marques et que vous pourriez interroger pour moi sur le sujet, ce serait génial ! Ne croyez pas que cette tendance à l'opacité ne concerne que les marques petits prix, pas du tout. Sur le site de Leonor Greyl par exemple, impossible d'avoir une info sur le sourcing du miel présent dans le Shampooing au Miel alors qu'à 27 euros, on pourrait légitimement espérer un ingrédient de haute qualité. Pas mieux chez Kiehl's non plus.

Je sais que ce billet est déjà très long mais vous conviendrez que le sujet est important et mérite qu'on prenne le temps de s'y intéresser posément. J'ai bientôt fini de toute façon, je voulais simplement conclure en alertant sur les fois où le miel est mis en avant mais dans des catégories de produits dans lesquelles on ne va jamais se poser la question de savoir d'où il vient et est-ce que sa culture est respectable (enfin, sauf moi l'empêcheur de tourner en rond !). Un exemple concret ? Dans les colorations Casting Crème Gloss de L'Oréal Paris, le soin reconstituant qu'on applique une fois la coloration terminée est à base de miel, un ingrédient qui est d'ailleurs bien mis en valeur sur le facing du produit. Cette fois, on n'a absolument aucune information à son sujet, et je ne pense pas à mon avis qu'il s'agisse d'un miel bio, français et IGP. Bien évidemment, j'ai posé la question à la marque et je vous le donne en mille... je n'ai pas eu de réponse là encore (purée, j'en aurai pris des vents en préparant ce billet !). Et je vous fais grâce de la cire qu'on retrouve dans tous les produits dépilatoires, je n'ose imaginer d'où elle vient et dans quelles conditions elle a été obtenue. Muriel chez Ballot Flurin m'expliquait d'ailleurs qu'il y avait tout un business de la cire, c'est visiblement là aussi un sujet qui mériterait de s'y attarder. J'ai interrogé mon client Acorelle à ce sujet mais n'ai pas encore obtenu de réponse et impossible de rentrer en contact avec les leaders du marché Veet et Nair pour avoir leurs éclairages sur le sujet (là aussi, si vous connaissez des gens chez eux, je suis preneur).

Conclusion de tout ça me demanderez-vous ? De mon point de vue, l'idée n'est pas du tout de bannir le miel de nos routines beauté, c'est un ingrédient qui est utilisé depuis des temps immémoriaux et qui a parfaitement fait preuve de son efficacité à travers son appréciable pouvoir cicatrisant / réconfortant. Ce serai du coup fort dommage de se passer de ses services mais en revanche, et ce que je vous invite à faire si je peux me permettre un conseil, c'est de vous interroger bien davantage sur la provenance du miel au cœur des produits cosmétiques que vous utilisez. C'est nous en tant que consommateurs qui pouvons demander des comptes aux marques et faire en sorte que ces dernières misent sur un approvisionnement plus respectueux des abeilles. Prenez le temps de décortiquer les étiquettes, regarder sur les sites des marques quels sont véritablement leurs engagements en la matière... Cela vaut en beauté pure et dure mais on pourrait aussi étendre la réflexion aux compléments alimentaires vitamines où il y a aussi à boire et à manger en matière de produits de la ruche. Bref, faîtes preuve de vigilance et ne mésestimez pas ce qui, j'ai l'impression, est quand même un vrai sujet de réflexion. Aviez-vous déjà pris le temps de vous interroger sur tout ça ? Vous êtes consommateurs de produits cosmétiques au miel, est-ce un ingrédient que vous favorisez ou pas plus pas moins ? Et après lecture de cette loooooongue tirage, quel est votre avis sur le sujet, avez-vous des points de précision à apporter ?  

10 avril 2023

Le JT de la beauté, première édition !

 

Pour celles et ceux qui me connaissent depuis longtemps à travers ce blog, vous savez que je me suis toujours fixé comme ligne conductrice de ne jamais montrer ma trombine ! Au début, c'était plus par souci d'efficacité (je préfère mille fois qu'on s'intéresse exclusivement à ce que j'ai envie de partager à travers ce blog qu'à ma petite personne), puis c'est devenu en quelque sorte un jeu, cela me fait marrer d'être celui qui passe sa vie à exposer les marques pour lesquelles il travaille mais qui pour sa part n'a jamais posté la moindre story Insgram de sa life ! Bref, si j'adore mettre les autres en lumière, je reste définitivement un homme de l'ombre et ce statut me va à merveille ! Le seul truc qui à l'extrême rigueur pourrait me convaincre de sortir de ma réserve naturelle, c'est si un jour on me proposait l'animation d'un JT digital de la beauté, genre 4/5 minutes top chrono pour tout savoir sur ce qui se serait passé durant les dernières 24 heures. Je me dis que cette petite synthèse quotidienne (oui, oui, quotidienne car il se passe tellement de choses qu'il y aurait matière je pense) pourrait à la fois servir à tous les gens comme moi qui bossent dans l'univers de la cosmétique (une sorte de veille sectorielle tous les matins dans ta boîte mail, qui pourrait être contre franchement ?!) mais aussi aux personnes qui, même si elles sont dans la vie puéricultrice, monitrice d'auto-école, éleveuse de lapins nains ou bien encore architectes n'en demeurent pas moins de vraies mordues de la beauté et avides d'en apprendre un maximum. 

Bref, ce n'est pas à l'ordre du jour (tant mieux en même temps, je déteste déjà ma voix lorsque je m'entends sur un répondeur alors là ce serait le pompon) et à défaut d'avoir un format hyper bien produit et un générique à faire pâlir d'envie Gilles Bouleau, je vous propose tout de même d'initier une nouvelle rubrique que j'appellerai malgré tout "Le JT de la beauté". Je sais bien que ce n'est pas un vrai JT mais je fais ce que je veux, je suis chez moi, et chez moi, je me balade à pooooooooooooil (seuls les vrais fans d'Alain Chabat auront la référence mais je m'en moque !). Je vous propose d'y compiler toutes les petites infos que j'ai pu glaner dans ma veille média perso et c'est peu de dire qu'elle est plutôt efficace (le mec totalement immodeste, normal quoi) puisque mon boulot consistant, entre autres, à consulter tout ce qui touche la beauté dans les médias, on va dire que je suis un observateur assez privilégié. Un lancement qui sort vraiment de l'ordinaire, un rachat, une égérie, une info ludique ou au contraire très stratégique... le programme sera à chaque fois éclectique et l'occasion de partager des informations qui, si elles ne méritent pas forcément que j'y consacre un billet dédié, me semblent tout de même intéressantes. Prêt;e.s ? On peut lancer le générique ?! Tuuuuu tuuuuu tu tuuu tuuuu (mais si voyons, si vous le chantez bien, c'est le JT de TF1, faîtes un effort quand même). 5... 4... 3... 2... 1... Antenne !

Mesdames, Messieurs, bonsoir. Dans l'actualité aujourd'hui, de nouvelles révélations sur l'affaire Pierre Palmade. L'humoriste a été déféré au parquet de Melun et devrait savoir demain si sa demande de mise en liberté surveillée... Pardon, je m'égare ! Commençons plutôt par une tranche économie à rendre vert de jalousie François Lenglet ! Vous avez sans doute entendu, car c'était quand même the big news des jours passés, que L'Oréal a racheté la pépite australienne Aésop, pour environ 2,3 milliards d'euros (c'est étonnant que les montants soient annoncés, dans ce genre de transaction, cela reste normalement assez discret).  C'est peu de dire que c'est une belle prise car c'est littéralement une petite pépite, l'une des plus grosses transactions d'ailleurs menées par L'Oréal depuis un bon moment. On le sait, s'il y a un secteur qui pour l'instant ne connait pas la crise, c'est le luxe alors sur une marque comme Aésop, il a clairement de quoi faire. LVMH était aussi sur le coup parait-il et c'est vrai que spontanément, c'était plus facile, je trouve, de projeter Aésop chez Bernard Arnault. Même dans sa division luxe, L'Oréal a quand même un côté très "puissance / mainstream" là où est la marque australienne reste un plaisir d'initiés, mais c'est intéressant je trouve de les voir aller sur ce terrain.

Beaucouuuuuup plus petit mais une autre marque naturelle a été rachetée il y a quelques jours : Lady Green. Je la connais particulièrement bien puisque j'avais travaillé pour elle à l'époque de son lancement (coucou Virginie et Adrien), à une période où ses produits étaient vendus dans des étuis de couleur rose au motif girly-liberty très identitaire. A cette période, elle se positionnait comme la première marque certifiée bio à destination des adolescentes, un créneau malin puisqu'il n'y avait alors rien en la matière. Malheureusement, et plus de 10 ans plus tard, force est de constater que la marque n'a jamais vraiment réussi à percer. La distribution et la notoriété (en France en tout cas, je ne sais pas ce qu'il en est de l'export) reste quand même encore très confidentielles et malgré une refonte plutôt très réussie de son identité visuelle il y a quelques années, elle n'a pas réussi à s'imposer. En plus, son positionnement très "lady / girly" ne vieillit pas forcément bien lorsqu'il est question de répondre aux attentes d'une génération qui globalement s'en contrecarre un peu des questions de genre (à la rigueur, il faudrait créer les marques "non-binaire Green" ou "Gender fluid natural" !). Bref, la vraie question, c'est qui a racheté Lady Green et est-ce que ce nouveau partenaire sera à même de lui donner une nouvelle impulsion ? J'avoue que ce sur ce point, je suis assez perplexe car il s'agit du laboratoire Interlac, un peu inconnu au bataillon. 

C'est marrant car en me renseignant à leur propos, j'ai découvert qu'ils étaient de base le leader français de... la graisse à traire ! Mais genre, la vraie de vraie, celle qu'utilisent réellement des agriculteurs et pas uniquement dans L'Amour est dans le Pré ! Le lien avec la beauté me demanderez-vous à juste titre ? Légitime question car énoncé ainsi, on ne voit pas trop le schmilblick (et encore que les deux sont de la chimie). Et bien figurez-vous que ce sont eux qui ont aussi la marque de produits de bronzage Soleil des Iles (et là tout s'éclaire car on sait qu'on parle parfois de produits très peu protecteurs comme étant de la graisse à traire). Ils ont donc aussi un savoir-faire en matière de fabrication et de distribution de marques cosmétiques, ce qui rend dans l'absolu l'opération cohérente. Mais sachant qu'ils n'ont jamais vraiment réussi à propulser Soleil des Iles, je reste quand même assez perplexe sur leur capacité à donner une nouvelle dynamique à Lady Green sur un créneau autrement plus concurrentiel que le bronzage (même si pour le coup, j'espère me tromper) .

Tiens, quitte à parler money, money, money... ce n'est pas un rachat mais une levée de fonds à laquelle on  a aussi assisté ces derniers jours : celle de la marque marseillaise Pulpe de Vie qui a réussi à collecter 1,7 million d'euros, ce qui est franchement significatif dans le contexte actuel qui s'est quand même pas mal durci et est clairement moins propice aux levées de fonds depuis quelques mois. De quoi permettre à sa créatrice (Julie Ducret, qui annonce vouloir tripler sa croissance d'ici à 2026) de continuer à développer la marque qui pour rappel propose des produits fabriqués en France à base de fruits et légumes moches et/ou invendus, certifiés bio et distribués essentiellement en grandes surfaces. Renforcement des équipes, déploiement à l'international, accélération de l'activité sur le digital... Pulpe de Vie ne manque pas de challenges à relever pour entretenir la bonne dynamique qui est la sienne. C'est d'ailleurs intéressant de voir le repositionnement qu'a opéré la marque car si je ne m'abuse, à la toute base et lors de son lancement, la GMS n'était pas du tout le marché qu'elle visait. A l'époque, la marque (qui ne ressemblait pas du tout à e qu'elle propose aujourd'hui) visait plutôt les magasins bio de mémoire. Comme quoi dans la vie et même si on n'en doutait pas, il faut savoir adapter ses plans à la réalité du terrain !

A propos de réseaux bio d'ailleurs, petit tremblement de terre avec Naturalia à qui L'Obs a consacré un article très intéressant. Il vient confirmer une autre information que j'avais glanée pour ma part dans le magazine professionnel Circuits Bio et dans lequel on apprenait que l'enseigne allait désormais référencer dans ses magasins Les Secrets de Loly. C'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup c'est en soi est une petite révolution ! Pour le coup, ça mériterait même presque d'y consacrer un billet entier car ça pourrait à terme avoir de sérieuses répercussions. J'essaie de vous résumer simplement : c'est un peu la bérézina côté ventes dans les magasins bio, et ça sur tous les domaines, que ce soit la nourriture ou bien encore l'hygiène-beauté. Bref, toutes les enseignes cherchent des axes d'optimisation et ce que Naturalia dit, c'est que désormais, ils ne s'interdisent plus ni de référencer des marques qui ne sont pas certifiées bio (en même temps, le nom "Naturalia" en tant que tel évoque juste un côté "nature", ce n'est pas comme Biocoop par exemple qui pourrait plus difficilement faire ça alors qu'elle porte la "bio" jusqu'au cœur de son nom), ou bien qui sont certifiées bio mais seraient déjà référencées ailleurs et notamment en grandes surfaces classiques. Là par exemple, Avril va aussi rejoindre les linéaires de Naturalia alors qu'on trouve déjà la marque chez Monoprix (c'est le même groupe en même temps, ça fait du travail en moins pour créer une nouvelle fiche fournisseur dans le logiciel de comptabilité !).

Le fait que Naturalia référence maintenant Les Secrets de Loly, c'est indéniablement une solution de facilité : depuis plusieurs années maintenant, la marque pour les cheveux texturés cartonne monstrueusement (incroyable cette success story, c'est vraiment fou et beau ce qu'ils sont en train d'accomplir) alors l'enseigne se dit sans doute qu'ils vont en profiter aussi en la mettant en rayons. Sauf que les places sur les étagères d'un magasin ne sont par définition pas extensibles à l'infini : si plusieurs marques comme Avril ou Les Secrets de Loly y sont maintenant positionnées, c'est forcément au détriment d'autres acteurs qui étaient peut-être historiques sur la beauté bio, ce qui pourrait, si cette tendance venait à s'amplifier, leur faire perdre un business conséquent. Certains resteront quoi qu'il arrive dans la place parce qu'ils sont incontournables (Weleda, Cattier, Sanoflore, Coslys, Melvita, lavera...) mais est-ce que certaines marques clairement moins attractives comme Dermaclay ou Santé (je ne dis surtout pas que leurs produits ne sont pas bons hein, juste que leur service marketing a visiblement pris pas mal de RTT ces dernières années) en feront les frais ? Ce sera à surveiller... 

Vous voulez encore des infos ? Mais vous êtes insatiables ma parole, je comprends que Marie-Sophie Lacarrau soit crevée à la fin de la journée ! On le sait, nos centres-villes soufrent et particulièrement les enseignes de mode qui sont nombreuses à mettre la clé sous la porte. La beauté est davantage préservée, (on achète moins facilement sa crème de jour en seconde main) et certains pas-de-porte seront justement repris par des marques de cosmétiques qui renforcent leurs positions dans les villes moyennes de France. Aussi, The Body Shop (marque fantastique pour laquelle je bosse, je le précise toujours pas souci de transparence) a annoncé l'ouverture d'ici 2025 de 30 nouveaux magasins en France. Vannes, Besançon... les premiers franchisés viennent tout juste d'ouvrir. Même politique du côté de la marque Panier des Sens (que j'aime beaucoup aussi, c'est hyper bien brandé à chaque fois) qui ouvre par exemple deux boutiques sous franchise cette semaine à Avignon et L'Isle-sur-la-Sorgue. Je trouve tout ça très intéressant car encore une fois, on nous promettait que le digital allait finir de tuer le commerce de proximité et la beauté prouve que ce n'est pas une fatalité. Un produit de beauté, ça se sent, ça s'essaye, ça s'applique... et on peut dire ce qu'on veut mais lorsque l'expérience client est au top, c'est quand même cool de la faire "en vrai".

Je termine par une innovation produit qui m'a interpellé et laissez-moi vous dire qu'il en faut quand même un peu pour m'enthousiasmer après 19 ans dans la beauté ! Mais là, le projet me semble hyper bien ficelé surtout qu'il intervient sur un segment sur lequel il ne se passe quand même pas grand chose de folichon : celui de la coloration cheveux en grandes surfaces. Incroyable mais vrai mais Garnier a réussi à prouver que la boîte rectangulaire avec le sempiternel visuel mannequin issu d'une banque d'images croate n'était pas une fatalité ! Merci Garnier, merci ! "Good", puisque c'est le petit nom de cette nouvelle licence, se présente sous la forme d'un petit pot circulaire et sans visuel mannequin. Peut-être un peu déstabilisant pour la consommatrice qu aura plus de mal à se projeter sur le rendu final de sa coloration mais au moins, il y a un vrai parti-pris. Idem côté formule avec une recette (évidemment sans ammoniaque, silicone, alcool...) contenant plus de 90% d'ingrédients d'origine naturelle, donc plutôt dans la fourchette haute de ce qui se pratique d'ordinaire.

A l'intérieur, deux sachets (la crème colorante et la crème révélatrice) à mélanger entre eux directement dans le pot en carton  ainsi qu'un soin nourrissant (au beurre de Karité issu d'une filière solidaire) à appliquer à la fin. Je ne crois pas que cela existe déjà (ou bien j'ai loupé un épisode, ça m'arrive souvent) mais cette coloration s'applique directement à la main comme on le ferait pour un masque cheveux classique. Intuitif et ludique, on aime. C'est malin car en s'affranchissant du pinceau applicateur et du petit contenant en plastique dans lequel on fait généralement sa tambouille, Good permet d'économiser 45% de plastique par rapport à un kit de coloration classique (il reste les gants, on ne l'applique évidemment pas sur les mains nues, ça coule de source mais je préfère quand même le préciser). Bref, très beau lancement, je tire mon chapeau aux équipes R&D et marketing de L'Oréal ! Hâte de voir dans quelques mois les parts de marché pour voir si cette initiative rupturiste aura su trouver son public.

On termine sur une note légère, comme l'aurait fait Jean-¨Pierre Pernaut ? Je n'ai pas d'anecdotes à vous raconter sur les collections de santons en Corrèze ou bien encore sur le festival des nains de jardins en Lozère mais j'ai tout de même une info, repérée dans le Télé Star de cette semaine (quand je vous dis que je lis tout !) ! On y retrouve une interview de Amanda Lear qui me permet de découvrir que c'est une de ses chansons (je ne savais même pas qu'elle avait chanté, combien de vies a eu cette femme mon Dieu ?!) qui est utilisée dans la dernière campagne publicitaire de Chanel, celle pour le parfum Coco Mademoiselle. Amanda explique que depuis sa diffusion, les recherches sur la chanson explosent dans Shazam et que le titre a  été classé numéro 1 en Corée du Sud (je pense qu'en Corée du Nord, lorsqu'il va découvrir Amanda Lear, Kim-II Sung va faire une syncope). Elle donne surtout le montant de la transaction réalisée et qui a permis à Chanel de récupérer les droits de la chanson : un demi-million de dollars ! Ça m'intéresserait car je me suis souvent demandé combien ce genre de choses se monnayait, maintenant au moins, je sais. Alors oui, 500 000 dollars, c'est une coquette somme mais en même temps, tout est relatif, ce n'est finalement que 0,002% de ce que coûte Aésop ! 

En espérant que vous ayez appris des petites choses, je vous souhaite une bonne soirée, tout de suite, la météo d'Evelyne Dhéliat suivie de votre téléfilm, Je te promets (je ne comprends pas comment on a pu faire du chef d’œuvre qu'est This is Us ce truc absolument abominable) !

5 avril 2023

Travaux en cours, prière de ne pas dé'rogé !


Si je vous parle d'un célèbre Roger qui a pris sa retraite bien méritée l'année dernière, sans doute pensez-vous spontanément au tennisman suisse Federer et vous auriez tout à fait raison même si pour ma part, c'est un autre que j'avais en tête. Pas un Roger d'ailleurs, mais un Rogé que vous avez sans doute toutes et tous eu l'occasion de croiser un jour dans votre salle de bains, celle de vos parents, celle de vos grands-parents ou même celle de vos arrières grands-parents puisqu'il s'agit d'une marque qui va célébrer ses 100 ans l'année prochaine, j'ai nommé Rogé Cavaillès. Non pas que la marque aie disparu, bien au contraire mais désormais, elle ne s'appelle plus Rogé Cavaillès (qui pour info et parce que c'est ce à quoi on pense assez spontanément n'a pas été créée par un mec qui s'appelait Rogé Cavaillès mais par deux personnes, Monsieur Rogé et Monsieur Cavaillès) mais uniquement Cavaillès (tant pis pour Monsieur Rogé du coup, qui passe un peu à l'as). 

C'est peut-être un détail pour vous (allez, tous ensemble, "mais pour moi ça veut dire beaucoup") mais vous conviendrez tout de même qu'une marque qui change son nom, on ne voit pas ça tous les jours, c'est un peu le truc le plus crazy que peut faire une entreprise pour se repositionner / moderniser son image. J'ai pu échanger avec Antoine Troegeler, le Directeur Marketing de Rogé Cavaillès (comme vous et au regard de telles aptitudes pour l'investigation, je ne comprends même pas pourquoi Elise Lucet ne m'a pas encore contacté pour rejoindre son crew) qui m'expliquait que 1) c'était quelque chose qui se mettait en place naturellement depuis plusieurs années déjà, la place du mot Rogé diminuait peu à peu sur les étiquettes et que 2) c'est finalement une initiative que prennent pas mal de licences qui ont dans leur nom un prénom un peu old school. Pas faux lorsqu'on y pense, et qui se souvient qu'il y a encore 20 ans, on ne disait pas Saint-Laurent mais Yves Saint-Laurent, ou bien encore qu'on ne parlait pas d'un parfum Dior mais d'une fragrance Christian Dior...

Évidemment, ce changement de matricule s'accompagne de mille autres initiatives car sinon, ça n'aurait pas changé grand chose à son destin et ses produits ne m'auraient pas semblé particulièrement plus attirants. J'ai regardé d'ailleurs dans les archives de cette Planète et savez-vous combien de fois je vous ai parlé de Rogé Cavaillès en 834 billets : jamais. Zéro. Nada. Peanuts. Tout simplement parce que dans mon esprit, c'était uniquement des soins d'hygiène intime (la marque a quand même spécifiquement communiqué sur cette expertise pendant looooongtemps) qui n'avaient pas grand chose d'intéressant à raconter et sur lesquels il ne me serait pas forcément venue l'idée de me pencher. Pour le dire plus simplement, ça me faisait autant envie que la perspective d'aller m'infliger un spectacle de Christel Cholet pendant 1h30, c'est à dire pas le moins du monde. 

Mais là, le fait que la marque ait tout revu de fond en comble, à savoir son identité visuelle, ses formules, son positionnement... fait que ce rebranding un peu extrême me semble être un peu un cas d'école et c'est ce dont le féru de marketing que je suis voulais vous parler aujourd'hui. Pour cela, je vous propose qu'on imagine un peu ensemble comment ils en sont arrivé là en vous glissant dans la peau d'un des membres de l'équipe marketing de feu Rogé Cavaillès. Pour vous aider à prendre toute l'ampleur du rôle (Pierre Niney me consulte souvent pour avoir des conseils et préparer au mieux ses films), on a qu'à dire que nous sommes en 2021 et que vous vous appelez Sylvie, vous êtes assistante marketing chez Bolton Group depuis 12 ans déjà, avez deux ados de 15 et 8 ans (Matthieu et Hugo), vivez à Vincennes dans une petite maison de ville très mignonne où vous avez même planté quelques fleurs (pardon, je m'arrête, on va trop loin dans les détails là !)... Allez, allez, on rentre en réunion, c'est parti !


LA SITUATION DE DÉPART


OK, ce n'est pas la catastrophe mais quand même, on détecte des signaux pas forcément rassurants. On constate par exemple que la moyenne d'âge de notre clientèle va plutôt en vieillissant considérablement. On est clairement sur du 40 ans et plus, voire même du 50 et plus. En soit, très bien mais si on n'opère pas rapidement un petit virage, cette moyenne va continuer à être de plus en plus âgée et on pourrait se retrouver en difficulté. On le sait, une marque qui n'évolue pas est amenée à disparaitre alors il convient d'opérer un mouvement, et cela d'autant plus qu'on ne répond pas franchement aux enjeux de l'époque. On est certes connu (95% de taux de notoriété, ça aide) et nos produits sont réputés efficaces (on a une véritable expertise dermo, personne ne pourra venir le contredire) mais les formules commencent à dater un peu, ce qui explique qu'elles ne soient pas totalement en phase avec les préceptes de la clean beauty en vogue depuis une dizaine d'années. En clair et pour le dire plus franchement : on ne passe pas forcément le test sur Yuka et cela peut rebuter de plus en plus en de consommatrices qui sont vigilantes sur ce point. Puis à force de nous concentrer sur l'hygiène intime dans notre communication, les gens ont un peu oublié qu'on avait une véritable expertise sur bien d'autres catégories, on doit défendre nos positions et mieux le faire savoir. 

 

 

Côté éco-conception, là aussi, on s'est indéniablement un peu fait challenger et on a clairement une grosse marge de progression notamment sur le côté recyclé / recyclable de nos flacons (surtout que ce sont des formats généreux en plastique blanc qui peuvent accentuer ce côté "gros producteur de plastique"). Si on est honnête avec nous-mêmes, on est devenu peu à peu une marque fonctionnelle et au territoire pas très bien défini : oui, on nous achète encore parce qu'on propose des produits de qualité et qui répondent notamment aux besoins spécifiques des peaux délicates, mais on n'est clairement pas une marque plaisir, pas un achat opéré pour une quelconque dimension sensorielle ni même un achat qu'on fait pour des convictions d'ordre écologique. Même sur l'hygiène intime ou les déodorants, on se fait cornériser par une foule de start-up qui se lancent avec des codes visuels assez cool ou un ton plus moderne, il faut qu'on opère une transition en s'appuyant sur nos forces. On doit valoriser notre expertise plus que distinctive (un siècle d'existence, excusez du peu), capitaliser sur notre promesse "surgras" et même aller encore plus loin car elle commence à devenir plus commune maintenant et émerger davantage sur des segments porteurs mais sur lesquels on a encore des marges de progression, comme la douche par exemple. Bref, il y a un du pain sur la planche et les journées s'annoncent longues et denses. Relou en plus car le RER A déconne à plein tubes en fin de journée depuis quelques temps (vous avez déjà oublié que vous êtes Sylvie et que vous vivez à Vincennes ? Mais concentrez-vous punaise !).


LES AJUSTEMENTS APPORTÉS

Vous voyez en déco la différence entre le home-staging et la rénovation ? Comment ça non, mais vous ne regardez donc pas les programmes de Stéphane Plaza ?! Moi non plus si ça peut vous rassurer (j'adore l'immobilier pourtant mais c'est à dire que ça fait 20 ans que c'est la même émission donc bon...)  mais toujours est-il qu'ici, le dossier Rogé Cavaillès était un vrai chantier comme on en voit peu en beauté. On n'a pas juste collé deux rustines et ripoliné vite fait un mur pour donner l'illusion du neuf, non, non, on a tout explosé pour reconstruire. On va dire qu'on a préservé les murs porteurs (les valeurs de la marque) mais qu'ensuite, on a tout refait à neuf, en commençant par une ligne de Bain Douche, un produit un peu universel et plus propice pour initier une "opération séduction" que la simple hygiène intime dont on aimerait quand même s'émanciper un peu. Je vous colle des photos de l'avant / après mais vous conviendrez qu'on se projette quand même beaucouuuuuuuup plus facilement dans la seconde version que dans l'originale. Enfin, moi en tout cas, je préfère nettement.

Déjà, la nouvelle couleur de packaging change totalement la perception qu'on a de la marque. Fini le côté blanc très froid, on a un beige couleur peau beaucoup plus attractif (je suis sûr que c'était une idée de Sylvie ça, c'est la couleur qu'elle a choisi pour sa salle de bains !) tout en évoquant toujours une certaine neutralité pour faire comprendre aux épidermes délicats qu'on va bien prendre soin d'eux. La forme des bouteilles évolue aussi, on est dans quelque chose de plus rond, plus subtil. La typographie utilisée sur les étiquettes suit le même mood, c'est à la fois plus raffiné et ça a clairement plus de caractère. On a un côté élégant avec une touche vintage qui illustre parfaitement le côté intemporel de la marque.

Un bandeau de couleur a été préservé pour rappeler les codes couleurs de la version précédente, histoire d'aider les clientes à retrouver leur produit préféré et ne pas trop les déboussoler, c'est subtil mais bien vu car rappelons à toutes fins utiles que nos clientes sont un peu âgées et qu'il convient de les accompagner en douceur. Bref, c'est juste beaucoup plus joli et attrayant, ce qui est d'autant plus appréciable que cette fois, c'est pensé sous le prisme de la durabilité avec des contenants 100% en plastique recyclé et recyblable. Un gros pas en avant d'autant plus salutaire qu'on décide de lancer en parallèle des recharges en  format doypack permettant une économie encore plus concrète du plastique consommé. De ce point de vue là, on reprend une nette avance sur tous nos petits camarades de jeu évoluant comme nous en pharmacie.

Côté argument marketing, on garde certaines choses de la V1 (les mentions "Peaux Sensibles" et "Sans savon" jouent les prolongations par exemple) mais on voit par ailleurs que l'argument "surgras" est un peu moins poussé, ce n'est plus en tout cas le claim majeur du produit. En revanche, on a deux fois la mention "régénère" et "régénérant" (qui n'aurait pas envie de régénérer sa peau ?!), ce qui fait écho à nos nouvelles formules car cette refonte est globale et a grandement mis à contribution les équipes de la R&D. A la clé, des formules plus végétales, excluant quelques ingrédients pointés du doigt ces dernières années et qui pouvaient faire baisser l'appréciation des applications de notations cosmétiques. On va même jusqu'à proposer deux références bio, s'appuyant sur des ingrédients dermo très reconnus du grand public (Macadamia et Aloe Vera) car il y a une clientèle en quête de produits certifiés et qu'on doit pouvoir s'adresser à elle. Pour les avoir sniffé en magasin, je trouve en plus que les produits semblent beaucoup plus sensoriels (celui à la figue donne très envie par exemple), c'est clairement quelque chose qu'on pourrait acheter par pur plaisir, un peu comme un Cadum en GMS. Sans grande surprise, l'accueil est excellent et les ventes explosent (+50% par exemple en l'occurrence sur la catégorie Bain Douche d'après ce que me disait la marque). Clairement, Sylvie va pouvoir demander une augmentation lors de son prochain entretien d'évaluation car elle a sacrément bien taffé !

 

 ET DEMAIN ? 

 

Depuis quelques mois, l'ancienne identité visuelle et la nouvelle cohabitaient en rayons, ce qui n'était pas forcément évident pour avoir une belle unité et exprimer clairement le nouvel ADN de la marque. Désormais, les savons, les déodorants, les gels douche... ont aussi basculé sous cette nouvelle identité, ce qui commence à donner une jolie cohérence à l'ensemble. D'ici quelques semaines, tout sera normalement harmonisé et à priori, la marque est tranquille pour un petit bout de temps maintenant. Est-ce que pour autant Sylvie va pouvoir relâcher un peu l'effort dans les mois à venir ? J'ai bien peur pour elle que non car franchement, avec cette identité visuelle, je trouve que le champ des possibles devient bien plus large pour Cavaillès. Franchement, on pourrait imaginer plein d'autres choses à partir de cette plateforme de marque intégrant à la fois la peau, la famille, la sensorialité et la planète, je verrai bien par exemple pour ma part des crèmes pour les mains, des soins pour les pieds, une ligne spécifique pour les bébés et pourquoi pas même du skincare, ça ne serait pas déconnant. Bref, je trouve cette refonte très réussie et c'est bien pour ça que je voulais les mettre à l'honneur aujourd'hui à ma modeste mesure ! Qu'en pensez-vous vous ? Que vous soyez spécialiste de la beauté avec un œil forcément éclairé sur le sujet ou simple consommateur, est-ce que vous trouvez comme moi que la marque est bien plus désirable ainsi ? Est-ce que ça vous donne envie de la (re)découvrir lors de votre prochain passage à la pharmacie ?

22 mars 2023

Dermaplaning : se raser le visage, cette nouvelle trend beauté qui monte en puissance...


J'ai eu l'idée de ce billet il y a 15 jours environ (lointaine époque où la France n'était pas encore au bord de l'insurrection, souvenez-vous...) lors d'un événement que j'organisais dans le cadre de mon travail et où était présent mon client Wilkinson Sword. En papotant avec l'équipe, j'ai glané une information que je n'avais pas et que je partage sans plus attendre avec vous car je la trouve intéressante / révélatrice d'une tendance qui est en train d'émerger et qu'on mésestime encore un peu je pense. Pour vous y amener, une devinette : savez-vous quel est le rasoir féminin le plus vendu sur Amazon ? Spontanément, on pourrait être tenté de penser à un rasoir Venus spécifique pour les jambes, à un rasoir-tondeuse Wilkinson pour le maillot, ou bien encore à un bon basique de chez Bic permettant de faire  les gambettes, les aisselles, la vaisselle, la litière du chat...  Mais pas du tout (vous vous doutez bien sinon que ça ne vaudrait pas le coup d'en parler) et figurez-vous que le rasoir féminin qui s'écoule le plus est un rasoir... pour le visage ! Assez dingue non ? Il s'agit plus précisément d'un set de 3 lames Wilkinson à la base destinées aux sourcils mais dont la fiche produit Amazon indique clairement qu'on peut aussi l'adopter pour "enlever délicatement les poils et exfolier la peau" et qu'il est "idéal pour la moustache, le duvet des joues et les poils du front". C'est donc clairement un objet qu'on utilise pour pratiquer le dermaplaning, cette fameuse tendance qui monte doucement mais très sûrement et dont je me demandais si vous en aviez déjà entendu parler ? 
 

 


Si jamais ce n'est pas le cas, je vais tâcher de la résumer simplement : le dermaplaning (avec un seul "n", ça n'a rien à voir avec votre agenda de ministre), c'est une tendance beauté émergente qui a été très principalement popularisée par le biais des réseaux sociaux et qui recommande l'utilisation d'une lame (elle se rapproche finalement plus d'un scalpel chirurgical car elle est clipsée sur un outil dont le manche élancé évoque davantage celui d'un couteau que d'un rasoir) qu'on vient faire passer sur l'ensemble du visage pour éliminer le duvet et les cellules mortes. Le front, les joues, les tempes, le menton, la zone au dessus des lèvres... toutes les zones du visage peuvent y passer avec deux bénéfices principaux mis en avant par les défenseurs de cette méthode. Le premier concerne plus spécifiquement l'élimination du duvet qui permettrait d'optimiser grandement l'homogénéité et la longue tenue du maquillage qu'on appliquera par la suite. Quant au second, à savoir l'élimination des cellules mortes, il constituerait une sorte de gros gommage qui redonnerait au visage un maximum d'éclat. J'en rajouterai même un troisième souvent évoqué : les actifs de nos sérums, crèmes, masques & co ensuite appliqués pénètreraient mieux la peau et se révéleraient donc plus efficaces. Bref, sur le papier en tout cas, rien que des avantages et il suffit de taper le hashtag #dermaplaning sur TikTok pour découvrir des dizaines de vidéos de personnes sautant le pas (mais vraiment des dizaines et dizaines, c'est une grosse trend même si toujours moins que la dance à la con de Mercredi évidemment) .



Il s'agit à 99% de femmes (assez jeunes, mais en même temps, il y a forcément un biais puisqu'il s'agit de TikTok où par essence, on a relativement peu de chances de croiser ma grande tante Jeanine) mais dans les faits, cela pourrait aussi bien être une gestuelle adoptée aux hommes, la méthode est mixte dans l'absolu. Moi personnellement, je vous le dis, à titre personnel, je ne sauterai pas le pas, c'est quelque chose qui me bloque un peu. J'aurais peur de me couper (je suis tellement maladroit que c'est sûr que je finirai avec une entaille dans le sourcil me donnant un faux air de Pascal Obispo dans les années 2000) et surtout, si je veux de l'éclat, je préfère opter pour des méthodes plus classiques type gommages / peelings. C'est sans doute mon côté un peu classique, désolé ! Mais toujours est-il que ce produit est numéro 1 des ventes en France sur Amazon (le site a d'ailleurs lancé un produit dermaplaning sous sa propre MDD, le genre de projet qu'ils ne lancent à mon avis que lorsqu'ils constatent un gros boom des requêtes dans leur moteur de recherche interne), ce qui est bien la preuve que cette tendance, que je considérais spontanément comme quelque chose d'assez anecdotique, est en fait finalement déjà bien plus développée que ce que j'imaginais. Et cela va aller crescendo à mon avis car j'ai vu la semaine dernière en me renseignant sur le sujet qu'une autre marque allait se lancer sur le créneau du dermaplaning et pas des moindres en plus puisqu'il s'agit ni plus ni moins de l'enseigne beauté multimarques numéro 1 de France : Sephora.

Elle vient en effet de lancer dans sa MDD un kit de 4 rasoirs visage aux jolies couleurs pastels et vendu 10€99. Pour moi, cela constitue un petit événement car on connait la puissance de frappe de Sephora et forcément, le fait qu'elle investisse ce créneau va indéniablement aider à populariser encore davantage le dermaplaning. C'est plutôt une bonne chose en tout cas que des grandes marques proposent une solution spécifique car j'ai vu dans pas mal de vidéos YouTube ou TikTok des lames venant de sites chinois ou autres sites qui, personnellement, m'inspirent à peu près autant confiance qu'un adolescent dans la rue qui veut me faire signer une pétition pendant que son pote va me pickpocketer. Il y a aussi un produit sur le site Current Body, une version high-tech du dermaplaning qui coûte quand même la bagatelle de 100 balles. Hyper cher ? Bien d'accord avec vous mais n'empêche qu'il est aussi en rupture de stock...Si jamais vous aviez vous-mêmes envie de sauter le pas et d'essayer, je n'ai pas beaucoup de conseils à vous donner si ce n'est que toutes les influenceuses que j'ai vu pratiquer le dermaplaning appliquent au préalable un soin très gras (une huile visage par exemple) ou bien une texture gélifée comme un gel d'aloe vera. Cela fait sens finalement, c'est un peu l'équivalent d'une mousse ou d'un gel raser, il ne nous viendrait pas l'idée nous les mecs de nous raser "à sec". 

Ensuite, il suffit de faire passer la lame sur le visage, toujours par des mouvements allant du haut vers le bas et en prenant soin de bien étirer la peau à l'aide de la main qui ne tient pas le rasoir. Franchement, ça n'a pas l'air bien sorcier et on voit bien tout le duvet qui est éliminé, c'est pas très ragoutant d'ailleurs. Ça n'a pas l'air non plus douloureux pour un sou, on appuie pas de toute façon comme un forcené sur la lame, on la fait juste glisser à la surface de la peau. Juste une objection, c'est du bon sens mais je préfère quand même le préciser : si vous avez une peau très acnéique ou bien très sensible, passez votre chemin évidemment, pas sûr du tout que la gestuelle du dermaplaning soit l'idée la plus lumineuse que vous puissiez avoir, c'est même sans doute ce que vous pourriez vous infliger de pire dans la vie (après l'écoute du dernier album de Christophe Maé mais ça, c'est encore un autre sujet).

 

 

 

Là, normalement, il vous reste quand même normalement une crainte à la lecture de tout ça (moi en tout cas, c'est la première question que je me suis posé en découvrant cette tendance il y a quelques mois) : est-ce que je ne vais pas prendre le risque que mes poils repoussent plus vite, plus foncés, plus drus... ? Ce serait quand même sacrément con de vouloir éliminer un petit duvet de rien du tout pour se retrouver au final avec une barbe digne de Conchita Wurst. Là aussi, j'ai essayé de regarder des retours d'expérience et notamment chez les américaines qui ont plus de recul car on y pratique le dermaplaning depuis un peu plus longtemps qu'en Europe. Hormis quelques cas à la marge, j'avoue avoir trouvé assez peu de vidéos alertant sur ce genre d'effets secondaires et il semblerait que le poil ne repousse pas de manière plus visible. Sur le site de Marie Claire, la dermatologue - influenceuse DermatoDrey expliquait que " ce qui transforme le duvet du visage en vrais poils ce sont les hormones, pas le fait de raser. Il n’y a pas de nerf dans le poil qui va informer la racine qu’il aura été coupé donc si vous vous rasez le visage, vos poils ne vont pas repousser plus épais, ils auront toujours le même diamètre et la même vitesse de pousse". 

Attention, ne prenez surtout pas ce billet comme un encouragement à adopter le dermaplaning hein, je voulais vous parler de cette tendance qui semble apporter satisfaction à celles et ceux qui la pratiquent mais comme je vous le disais, moi je ne sauterai pas le pas à titre personnel. Il y a d'ailleurs des voix sur ton chemin gamin oublié égaré qui s'élèvent et déconseillent formellement de le faire, et pas des moindres en plus. Si vous lisez par exemple cet article publié sur le site de L'Oréal Paris dont je vous colle un extrait ci-dessous, l'avis est très tranché et la marque parle même de "folie". 

 


Bref, comme d'habitude, ce sera à chacun de se forger son propre avis et surtout, on aura un vrai recul que dans quelques mois / années seulement. On ne peut néanmoins quand même pas faire comme si c'était quelque chose d'anecdotique, ce n'est pas banal chacun en conviendra de se raser l'entièreté du visage. Dernier point avant de vous laisser reprendre le cours de votre journée : je ne sais pas du tout comment l'interpréter mais les sur les 3 marques dont je vous ai parlé dans ce billet (Wilkinson Sword, Sephora et Current Body), les 3 visuels mannequins qui servent à illustrer cette tendance du dermaplaning sont à chaque fois des femmes noires ou métissées. Est-ce qu'elles sont plus en demande de ce genre de produit du fait de poils qui seraient plus foncés au niveau du visage ?! Je ne sais pas du tout, mais je trouve ça intriguant. Bref, qu'est-ce que tout ça vous inspire vous ? Aviez-vous déjà entendu parler du dermaplaning ou pas encore ? L'avez-vous déjà testé  et si oui, je suis forcément très preneur de vos retours d'expérience ? Et si vous n'avez pas encore sauter le pas, est-ce une gestuelle que vous verriez adopter ou bien comme moi vous passez votre chemin sur ce coup ?