4 mai 2014

3 semaines / 3 secondes / 30 ans


Alors les amis,  tout le monde profite dignement de ce week-end qui visiblement était prolongé pour une grande partie de la France si j'en crois les couloirs déserts du métro vendredi (oui, moi j'étais au bureau car j'ai une théorie comme quoi il n'y a rien de mieux que d'aller bosser lorsque c'est calme au taf et que finalement, c'est à peu près la seule fois de l'année où on peut partir à l'heure le soir !). Enfin, ça c'était en tout cas avant. Pas avant de porter des lunettes comme dans la pub d'Afflelou, mais avant, quand j'étais jeune. Car aujourd'hui is a day un peu spécial pour moi, le seul de l'année (enfin, peut-être que de votre côté vous vous amusez à le faire plusieurs fois dans l'année, à chacun ses délires après tout!) où l'on souffle des bougies sur un gâteau. 30 bougies pour être exact. C'est un cap, c'est une péninsule qui pour l'instant reste un peu abstrait dans mon esprit. J'ai du mal à me représenter que cela puisse être de moi dont on parle lorsqu'on dit "Il a 30 ans". Dans ma tête, le compteur se situerait plutôt du côté des 25 et je n'ai pas la traître idée d'où sont passées ces 5 dernières années que je n'ai pas vu filer (si quelqu'un les retrouve, me contacter par message privé svp). J'aurais tellement aimé rester dans mes 20 ans toute ma vie mais je dois bien me résoudre à l'évidence : à moins que l'on me diagnostique un jour la maladie de Benjamin Button, cela m'a l'air définitivement foutu. Mais bon, puisqu'il parait que le seul âge qui compte vraiment est celui qu'on a dans la tête, alors j'ai bon espoir de rester éternellement jeune, et c'est bien tout ce qui compte au fond.


Comme clin d'oeil à cet anniversaire "tout rond", j'avais envie de ressusciter une rubrique qui je le sais fait partie de celles que vous affectionnez tout particulièrement, celle consacrée aux produits cultes de la planète beauté. Je me disais qu'il y avait très certainement un produit iconique qui comme moi soufflait ses 30 bougies en 2014. Et j'ai trouvé ! Pas n'importe lequel en plus puisque celui-ci est tellement incontournable qu'il en est même devenu une expression générique que l'on emploie bien plus volontiers que "poudre de soleil". Vous l'aurez sans doute déjà deviné, il s'agit de la Terraccotta Guerlain. La seule chose que je n'avais malheureusement pas prévu, c'est que monter ce billet allait se révéler plus pénible encore que le fait d'abandonner la vingtaine (les journalistes disent donc vrai lorsqu'elles se plaignent et expliquent que travailler avec le service communication - plus proche du sévice communication - Guerlain est aussi douloureux que d'écouter 3 fois de suite l'intégrale de Patrick Sébastien...). Je n'aurais donc malheureusement pas d'anciennes photos ou publicité à vous proposer pour retracer l'histoire de cette mythique poudre de soleil mais ce n'est pas grave, on va tenter de se débrouiller sans !


Donc nous disions que la Terraccotta était comme moi née en 1984 ! Une époque où il était de bon ton d'arborer toute l'année un teint hâlé, le bronzage faisant alors pleinement partie des signes extérieurs de vacances ensoleillées... et donc de réussite sociale. La quête effrénée des rayons du soleil commençait alors à être pointée du doigt par les dermatologues dont les campagnes sur les méfaits du soleil et les risques de cancer de la peau commençaient alors à peine. Et les autobronzant de l'époque auraient fait passer le orange de Casimir pour quelque chose de naturel... Autant dire que la création de cette toute première poudre de soleil était donc parfaitement dans l'air du temps d'autant que la force de la Terracotta imaginée par Guerlain se résumait alors en un claim on ne peut plus simple : "3 semaines de soleil en 3 secondes". Dès le début de son histoire, c'est son fini naturel qui fait la différence... et son succès immédiat. Car il faut bien l'admettre, appliquée avec parcimonie, cette poudre - alors proposée en une teinte unique - offre un fini bronzé sans jamais virer vers l'orangé tant redouté. De quoi oublier les fonds de teint et autres épaisses crèmes teintées que les femmes utilisaient jusqu'alors pour rehausser leur teint... Tient d'ailleurs, un mot quand même sur la méthode d'application de cette poudre car je pense que si les beauty addicts qui traînent par ici connaissent bien la technique du 3, ce n'est pas le cas de tout le monde si j'en crois certaines personnes que je croise parfois. Donc pour rappel, on forme - avec un pinceau bien touffu et bombé - un 3 sur le visage en allant du front vers la pommette en passant délicatement sur la tempe avant de redescendre vers le maxillaire.


Et si le bénéficie immédiat que procure ce produit est évidemment sa principale force, elle n'est pas pour autant la seule car ce qui fait aussi craquer les femmes dès la naissance de cette poudre... c'est son parfum assez facilement reconnaissable. Comme toujours chez Guerlain, qui est quand même avant tout un grand parfumeur, il a été extrêmement soigné. Bergamote et mandarine en tête, gardénia, jasmin ylang-ylang en coeur pour finir sur un fond aux notes boisées et vanillées... il a d'ailleurs été décliné cette année et pour la première fois dans un véritable eau de parfum pour combler les désirs de celles qui en sont définitivement accro. Moi perso, j'attends la bougie parfumée ! Devant le succès de ce produit, Guerlain va avoir la bonne idée de la décliner au fil des années. A noter par exemple que dès 1988, la marque en propose une version pour homme, dépourvue de la moindre nacre pour un résultat parfaitement mat. A l'intérieur, un blaireau évocateur de rasage remplace le traditionnel pinceau de ces dames "déculpabilisant" les hommes à utiliser un produit de maquillage. On ne s'en rend pas forcément compte aujourd'hui mais pour le coup, c'était hyper précurseur à l'époque où le marché de la beauté pour nous les mecs n'existait pas du tout. C'est encore un peu plus tard, dans les années Beverly Hills (les 90's quoi!) que Guerlain va injecter une facette "soin" dans ce produit make-up. La marque revoit en effet un peu sa formule initiale pour lui injecter des actifs soins (anti-déshydratation, anti-radicalaire...) mais également une légère protection solaire. 


Il faudra ensuite attendre les années 2000 pour voir les déclinaisons de couleur comme la Blonde et la Brunette que n'aurait d'ailleurs pas renier l'ami John Frieda ! Des variations de nuances pour s'adapter toujours au plus près de chaque carnation et proposer un fini encore plus naturel que le modèle initial. Mais le vrai coup de maître, ce sera la création en 2010 de la Terracotta 4 seasons. Bien vu de la part de Guerlain car le modèle original est principalement utilisé entre mai et septembre par les femmes alors cette déclinaison de 4 couleurs plus ou moins foncées et à mixer entre elles au fil de l'année permet dorénavant de leur tenir compagnie tout au long de l'année, même en plein coeur de l'hiver pour réchauffer leur teint éteint. En parallèle de ces déclinaisons "de fond", la marque s'appuie aussi sur le succès de sa poudre de soleil pour faire de "Terracotta" une vraie licence de soins et de maquillage où l'on proposera dorénavant gloss, khôl oriental, blush, autobronzant, boosteur de bronzage... Avec à chaque fois des packagings au même niveau que les prix de vente : à tomber à la renverse ! En parallèle, la Terracotta est également proposée chaque année dans un boîtier collector qui permet de sans cesse créer le désir et la curiosité, pas étonnant du coup qu'il s'en vende un boîtier toutes les 25 secondes dans le monde ! Je me suis amusé à faire le calcul et cela fait quand même 1 261 440 Terracotta vendues chaque année ! Et encore, je vous fais grâce des années bissextiles ! 

Vous avez déjà eu l'occasion de l'essayer vous, cette mythique Terracotta ? Et si oui, pour quel modèle aviez-vous craqué, l'original ou l'une de ses nombreuses déclinaisons ? Est-ce que vous en êtes une fidèle ou trouvez-vous que finalement, on peut trouver poudre de soleil d'aussi bonne facture mais à prix plus accessible ? Plus de 60 euros la poudre de soleil, est-ce que finalement on en arrive pas à un point où l'on paye justement davantage le côté produit culte et les sublimes packagings que la poudre en elle même ? Voilà, comme d'habitude, je vous laisse me raconter tout ça dans les commentaires ! Et vous souhaite un agréable dimanche ensoleillé !

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