21 mai 2023

Pour le pire et le miel'leur!

Pfffffiouuu, j'ai été pris dans un mini-tourbillon ces dernières semaines mais je sors enfin un peu la tête de l'eau ! Pour vous la faire courte, j'ai été un peu malade quelques jours, eu pas mal de taf avec les jours fériés (très sympas les lundis off hein, j'adore le concept mais alors derrière, faut sérieusement cravacher), puis fêté mon anniversaire et suis enfin allé passer quelques jours au Portugal... Mais cette fois, c'est bon, me revoici avec dans ma besace une petite réflexion - enfin, "petite", vous me connaissez, j'ai toujours un peu de mal à faire dans le succinct - sur la cosmétique vegan. C'est un sujet sur lequel je voulais me pencher depuis un moment et c'est en lisant un article intéressant dans M Le Magazine du Monde que je me suis décidé à me lancer. D'ailleurs, et pour être tout à fait précis, je ne vais pas forcément parler de la cosmétique vegan dans son ensemble mais plus spécifiquement de la place du miel dans nos pots de crème. Avant d'en arriver là, un rappel rapide tout de même sur la cosmétique vegan car certaines choses doivent être précisées car je vois, et notamment quand je discute avec certains de mes amis ne travaillant pas dans l'industrie de la beauté, que pas mal d'amalgames demeurent encore. Donc déjà et pour poser les bases, noooooooooon je ne regrette rien ce n'est pas parce qu'un produit est vegan qu'il est naturel. Je vous colle du pétrole, des huiles minérales, de la paraffine et des paillettes dans un pot de crème, je pourrai sans doute obtenir la certification vegan mais ne serai pas du tout naturel pour autant. 

Donc pour rappel, vegan, c'est simplement que mon produit ne contient absolument aucun ingrédient d'origine animale, rien de plus, rien de moins. Dans l'absolu, je pense que 90% des produits de beauté n'en contiennent pas et le sont de facto, au final tout le monde ou presque pourrait s’enorgueillir de ça assez facilement. Parmi les quelques ingrédients qui peuvent empêcher un soin d'être vegan, on peut par exemple citer le lait d'ânesse, le carmin issu de cochenilles (des insectes qu'on tue en les écrasant pour récupérer le pigment rouge composant la majeure partie des rouges à lèvres), la bave d'escargot... et donc tous les produits issus de la ruche, à commencer par le miel bien entendu mais aussi la gelée royale, la propolis, la cire... Je vous avoue que pour ma part, et jusque très récemment encore, je ne comprenais pas trop cette défiance à l'égard des actifs issus de la ruche et me disais : " mais bordel, le miel, les abeilles en font naturellement donc pourquoi cela serait un problème que de le récupérer afin de profiter de son pouvoir cosmétique avéré ? ". Autant je conçois parfaitement qu'on ne veuille pas voir des insectes écrasés pour qu'on puisse se badigeonner les lèvres de rouge, autant j'avais du mal à capter où était le problème avec le miel. Sauf qu'entre temps, et parce que j'aime bien comprendre les choses dans la vie, je me suis renseigné sur le sujet... 

Si on écoute le discours des gens qui entendent vivre selon les préceptes purs et durs du veganisme, la consommation de miel à proprement parler est déjà une offense faite aux abeilles et un vol manifeste de leur travail. On peut en sourire si on le souhaite mais en même temps, je trouve pour ma part que ça fait plutôt sens. Si on réfléchit un instant, certes les abeilles produisent en effet spontanément du miel mais à aucun moment, leur projet de départ n'était qu'on vienne le leur dérober. Elles le font pour elles, parce qu'elles en besoin pour leur alimentation, parce que c'est ainsi que cela se passe dans une ruche... mais pas en se disant " tiens, si on produisait tout ce bon nectar pour qu'on vienne ensuite nous le chaparder ". Le problème à mes yeux, et ce que j'ignorais jusqu'il y a peu de temps encore, c'est surtout les conditions dans lesquelles cela peut être réalisé. Au final, c'est comme pour tout élevage : il y a ceux qui font les choses dans les règles de l'art, vont prendre soin de leur bétail et se montrer respectueux tout au long de sa vie et lors de son abattage. Puis les autres. Alors certes, au final me direz-vous, la bête est tuée et consommée mais j'imagine qu'on est tous d''accord pour s'accorder sur le fait qu'on préfère déguster un bon steak en direct d'un producteur dont on connait les méthodes respectueuses que d'une marque dont l'abattoir va se retrouver pointé du doigt par Hugo Clément dans un reportage de l'association militante L214. 

Et bien il faut bien se dire que c'est exactement pareil en cosmétique, et que l'appellation "miel" sur un pot de crème ou un shampoing peut cacher des réalités bien différentes. Avant de vous en parler plus en détail, un mot quand même sur certaines dérives dont il faut bien avoir conscience quant à la production de miel. Je l'ignorais pour ma part mais finalement, et comme partout où le capitalisme est de la partie, il y a une obsession de la surproductivité. Dans les ruches par exemple, il n'est pas rare que la Reine des abeilles soit délibérément butée au bout d'une année seulement (alors que son espérance de vie est normalement de 4 à 5 ans) parce qu'elle n'était plus assez prolifique. La récolte du miel par l'apiculteur peut se faire selon des méthodes "traumatisantes" pour les abeilles, comme par exemple lors de l'enfumage de la ruche. Il y a aussi le problème de croisements génétiques (mais comme avec les fruits et légumes finalement) qui permettent d'obtenir des abeilles plus dociles et plus productives à qui on va pouvoir faire produire un maximum de miel, en faisant en quelque sorte l’esclave de l'homme. D'après ce que j'ai cru comprendre, lorsqu'on tente de récupérer leur miel, les abeilles vont avoir tendance à défendre leur territoire sauf que, et malheureusement pour elles, lorsqu'elles tentent de piquer, elles y laissent la moitié de leur abdomen et meurent. On pourra objecter que " ce sont des abeilles et qu'on ne sait même pas si elles ont véritablement une conscience " mais pour ma part, je trouve qu'on pourrait faire preuve d'un peu d'humilité face à un animal qui fait preuve de tant d'intelligence dans l’organisation de sa "société" et surtout qui est si essentiel à notre survie via le mécanisme de pollinisation qui repose sur leurs petites épaules (enfin, leurs petites ailes en l'occurrence).

Bref, une fois que je me suis renseigné sur le sujet du miel et que j'ai découvert tout ça, j'avoue que ça m'a fait réfléchir et que, pour la première fois, je me suis dit qu'il y avait en effet potentiellement un problème avec l'usage du miel en cosmétique. Après, c'est comme tout dans la vie, il faut savoir faire preuve de bon sens et de discernement... 3615 my life mais pour ma part, je consomme pas mal de miel (je ne sucre plus mes yaourt avec du sucre blanc mais uniquement avec du miel) et je sais que beaucoup de miels alimentaires qu'on peut trouver dans le commerce sont soient coupés avec d'autres ingrédients ou simplement de piètre qualité donc j'essaie à chaque fois d'acheter les miens dans des marques dont je me suis assuré du sérieux au préalable. Du coup, j'ai eu envie d'investiguer sur la provenance du miel qu'on retrouvait au sein de nos soins cosmétiques et je vous avoue que le sujet n'est pas évident car finalement, on en trouve dans un nombre faramineux de produits, c'est vraiment un actif incontournable de la beauté.


Au début, j'ai porté mon attention sur les marques dont le miel est vraiment l'ingrédient star, à tel point qu'il peut même être mis en avant dans le nom d'une gamme ou d'un produit. Je pense par exemple à l'incontournable gamme Abeille Royale de chez Guerlain qui utilise, après enquête de votre humble serviteur; un miel provenant de l'ile d'Ouessant en Bretagne et récolté dans les règles de l'art. On peut toujours suspecter que ce soit simplement des engagements de façade mais pour le coup, j'ai l'impression au contraire qu'ils sont vraiment profondément désireux de bien faire les choses, à tel point d'ailleurs que la défense des abeilles est devenu un sujet central sur lequel la Maison prend mille initiatives comme elle l'explique ICI. Cela passe par bon nombre d'actions très concrètes, passant de la pédagogie dans les écoles primaires à la formation d'apicultrices engagées en passant par l'adhésion à une organisation reconnue pour définir les pratiques d'approvisionnement éthique en ce qui concerne les ingrédients issus de la biodiversité. Bref, tout me semble OK de ce côté. 

J'ai cherché ensuite du côté de chez Nuxe et de sa mythique ligne Rêve de Miel. Pour info, la marque n'a pas répondu à mes questions donc j'ai essayé d'aller à la chasse aux infos sur leur site où on nous explique que  " NUXE a sélectionné notamment du miel de lavande, un miel label rouge et IGP de très haute qualité récolté en Provence au sein d’une entreprise familiale engagée. Son origine géographique et florale est certifiée par analyse ADN, afin de garantir une qualité constante.". Il y a certains éléments rassurants (c'est du miel bio et français, ce qui est déjà important) mais je trouve quand même que ça mériterait plus de précisions. Perso, dans leur texte, c'est le "notamment" qui m'inquiète un peu. Oui, il y a ce miel qui semble honorable mais est-ce qu'il y en a d'autres ? Lorsqu'on imagine les volumes de vente conséquents que doit représenter cette ligne iconique de la marque, j'ai du mal à croire que ça ne puisse venir que d'un seul petit apiculteur de Provence. Est-ce qu'une filière plus globale a été mise en place ? On est un peu dans le flou. Côté action bienfaisante, on nous dit que Nuxe " collabore avec la société Un Toit Pour Les Abeilles et parraine par son intermédiaire des ruches implantées dans les Vosges pour donner naissance à de nouvelles colonies et contribuer ainsi au maintien de l’espèce ". Mieux que rien me direz-vous (elle n'est obligée de rien donc c'est déjà très bien que la marque fasse cela) mais pour moi, c'est un peu comme lorsqu'on nous dit qu'on va replanter un arbre en Amazonie, j'ai l'impression que cela reste un peu léger, que c'est l'engagement un peu facile et qui ne mange pas de pain.

 

J'ai zieuté ensuite du côté des marques spécialistes du miel, et là pour le coup, c'est plus surprenant. Je commence par exemple par Melvita, dont je rappelle tout de même que le nom même est la contraction de Mel en référence au miel et de Vita, qui signifie vie en latin (oui, rien à voir avec Vitaa et sa copine Mel' qui va passer sa journée dans le noir !). En allant sur leur site et en cherchant les engagements de la marque, je pensais forcément tomber sur quelques infos détaillant l'origine du miel qu'ils utilisent et d'éventuels actions que la marque mettrait en place pour contribuer à la sauvegarde des abeilles. Imaginez du coup ma surprise en découvrant que finalement, l'action majeure que la marque met en avant concerne... la défense des tortues en Nouvelle-Calédonie. Étonnant, mais pas tant que ça car quelques lignes plus bas, on nous explique que "Melvita a à cœur de proposer des formules de qualité, naturelles, certifiées bio et respectueuses de notre peau mais aussi de la planète. Dans ce sens, elle souhaite proposer, dès que possible, des soins excluant tout ingrédient d’origine animale, c'est à dire, vegan.". Vous m'excuserez mais pour moi, c'est quand même une petite révolution, cela veut donc dire que la marque va totalement désinvestir le créneau du miel ? J'ai regardé et à date, il reste 17 références sur l'eshop qui en contiennent mais c'est vrai que dans tous les lancements les plus récents, il n'y en a plus, la marque s'appuie sur d'autres ingrédients végétaux avec des fleurs, de l'argan... pour se positionner comme une marque de beauté naturelle sans plus évoquer la ruche.

Je trouve ça intéressant et ça m'amène à une question : est-ce que l'émergence de la tendance vegan (qui va progresser selon les cabinets d'étude de 6% par an jusque 2030) va pousser certaines marques, même celles ayant pendant longtemps prospéré sur les bienfaits de la ruche, à se détourner de cet ingrédient ? Dans l'article du Monde dont je vous parlais en préambule, j'apprenais par exemple que Sanoflore avait aussi choisi d'abandonner totalement le miel de tous ses produits, alors qu'elle avait pourtant certaines références dont il était la star, comme par exemple Miel Suprême. J'ai pu échanger avec la marque à ce sujet (pour le coup, eux ont été d'une grande transparence) qui m'expliquait que  " dès 2020, l’évolution de la réglementation Ecocert, charte de formulation Bio la plus exigeante au niveau européen, a mené Sanoflore à prendre la décision de retirer les ingrédients d’origine animale ou dérivés, soit les produits tels que le miel, la cire, la gelée royale pour les abeilles. Cette nouvelle version du Référentiel est mise en application au 30 mai 2023. ". Au final, la marque a donc twisté son actif à base de miel pour une alternative associant Edelweiss bio, collagène, huile essentielle de Thym du Vercors qui présente peu ou prou les mêmes pouvoirs anti-inflammatoires et régénérants. 

Je trouve cela très intéressant car si je comprends bien, cela voudrait donc dire que à compter du 30 mai (c'est à dire demain ou presque), tous les produits qui contiendraient des ingrédients issus de la ruche ne pourraient plus forcément prétendre au label Ecocert ? Ça serait une petite révolution. J'ai interrogé à ce sujet Muriel Bourges Reberga qui travaille chez Ballot-Flurin, une marque française qui propose des compléments alimentaires à base d'ingrédients de la ruche mais aussi des soins cosmétiques de grande qualité. Elle me dit ne pas être au courant de cette éventuelle législation à venir mais défend pour sa part le travail autour de l'api-beauty en expliquant que Ballot-Flurin veille à travailler selon les préceptes d'une "apiculture douce" qui puisse être aussi respectueuse que possible des insectes. Un exemple concret : lorsque ses apiculteurs vont venir prélever le miel des ruches, ils vont prendre ce qu'ils considèrent simplement être en excès, là où d'autres fournisseurs de miel moins regardants auront tendance à prélever tous le miel produit par les abeilles, ne leur laissant rien alors qu'elles ont en pourtant besoin. 

Dans leur optique, les abeilles ne sont pas des vaches à lait et doivent être respectées. Muriel me disait qu'il fallait aussi regarder avec vigilance la véritable concentration en miel dans les soins cosmétiques. C'est très juste car souvent, on nous le met en avant sur le visuel d'un produit de manière à ce qu'on aie l'impression qu'il s'agit d'un ingrédient majeur alors qu'il est en fait présent de manière presque anecdotique. Pour le coup, dans leur catalogue, on retrouve certaines références comme la crème de l'apicultrice qui en compte jusque 10% dans sa composition, ce qui est vraiment conséquent. Mais le truc, c'est qu'il s'agit d'une entreprise à taille familiale et qui connait une croissance continue certes, mais douce, ce qui leur permet de maintenir ce haut standard de production. Est-ce qu'il est possible d'en faire autant lorsqu'on est une multinationale de la beauté ? 


C'est là encore ce que je me suis demandé en allant fouiner du côté des marques en grandes surfaces et en partant d'un constat simple : sur des produits vendus à petits prix, on est sans doute contraint de faire preuve de vigilance sur le tarif des matières premières alors est-ce que cela se ressent dans la qualité du miel utilisé ? J'ai d'abord porté mon attention sur La Provençale qui nous explique que  " Pur et d’une qualité exceptionnelle, le Miel de Fleurs Bio IGP Provence de notre apicultrice Nadège possède des propriétés apaisantes et adoucissantes "... et c'est tout ! Bio + IGP + origine France, c'est déjà un bon début je vous l'accorde, mais un peu léger à mon sens, surtout que cela ne s'accompagne d'aucune autre action spécifique en faveur des abeilles. Et "le miel de Nadège", c'est gentil sur le papier et cela donne certes un côté humain / proximité à la production du miel mais bon, sur une marque qui j'imagine vend des dizaines de milliers de produits par an (ce qui est mérité car elle est canon et hyper bien brandée), j'espère juste que cette dame a un sacré paquet de ruches pour suivre la cadence...

Garnier aussi met beaucoup le miel à l'honneur dans ses produits, c'est l'ingrédient vedette notamment de sa franchise Ultra Doux Trésor de Miel. Là aussi, la marque n'a pas répondu à mes questions donc je reste un peu dans le flou et ne peux dire avec précision ce qu'il en est de leur sourcing. C'est dommage car j'ai l'impression en plus qu'ils font pas mal d'efforts en la matière, c'est en tout cas ce qu'on peut imaginer puisque leurs packs font mention à plein de choses enthousiasmantes, du genre "miel d'acacia sourcé équitablement et dans le respect des abeilles", "cire d'abeille issue d'un sourcing responsable", soutien aux associations et programmes The Bee Conservancy et Bee Welfare Program... Pas mal du tout non ? Un truc qui m'a en revanche grandement interpellé sur les produits Garnier au miel : ils sont certifiés Cruelty Free. Alors oui, ce label est là pour attester qu'aucun ingrédient de ce produit n'a été testé sur les animaux mais n'est-ce pas un peu paradoxal, si on considère que la simple production de miel relève en quelque sorte d'une certaine forme d'agression et de violence envers les abeilles, que de pouvoir se prévaloir de cette certification "sans cruauté" ? Je pose la question.  

 

Toujours en grandes surfaces, j'ai remarqué aussi toute une gamme Gelée Royale chez Dessange mais là aussi, malgré mes demandes à la marque, je ne suis pas parvenu à obtenir d'informations sur sa provenance. Idem chez Cadum pour sa Crème Douche Surgras au Miel de Fleurs, on ne saura rien de plus à son sujet. J'ai posé aussi la question chez Le Petit Marseillais mais là aussi, je n'ai pas obtenu de réponse. Un manque de transparence qui pour ma part ne tend pas forcément à me rassurer et d'ailleurs, le simple fait qu'aucune mention à l'origine du miel ne soit faite sur ces différents produits tend à me faire penser que c'est parce qu'il n'y a pas grand chose à valoriser. Si vous connaissez d'ailleurs des gens qui bossent chez ces marques et que vous pourriez interroger pour moi sur le sujet, ce serait génial ! Ne croyez pas que cette tendance à l'opacité ne concerne que les marques petits prix, pas du tout. Sur le site de Leonor Greyl par exemple, impossible d'avoir une info sur le sourcing du miel présent dans le Shampooing au Miel alors qu'à 27 euros, on pourrait légitimement espérer un ingrédient de haute qualité. Pas mieux chez Kiehl's non plus.

Je sais que ce billet est déjà très long mais vous conviendrez que le sujet est important et mérite qu'on prenne le temps de s'y intéresser posément. J'ai bientôt fini de toute façon, je voulais simplement conclure en alertant sur les fois où le miel est mis en avant mais dans des catégories de produits dans lesquelles on ne va jamais se poser la question de savoir d'où il vient et est-ce que sa culture est respectable (enfin, sauf moi l'empêcheur de tourner en rond !). Un exemple concret ? Dans les colorations Casting Crème Gloss de L'Oréal Paris, le soin reconstituant qu'on applique une fois la coloration terminée est à base de miel, un ingrédient qui est d'ailleurs bien mis en valeur sur le facing du produit. Cette fois, on n'a absolument aucune information à son sujet, et je ne pense pas à mon avis qu'il s'agisse d'un miel bio, français et IGP. Bien évidemment, j'ai posé la question à la marque et je vous le donne en mille... je n'ai pas eu de réponse là encore (purée, j'en aurai pris des vents en préparant ce billet !). Et je vous fais grâce de la cire qu'on retrouve dans tous les produits dépilatoires, je n'ose imaginer d'où elle vient et dans quelles conditions elle a été obtenue. Muriel chez Ballot Flurin m'expliquait d'ailleurs qu'il y avait tout un business de la cire, c'est visiblement là aussi un sujet qui mériterait de s'y attarder. J'ai interrogé mon client Acorelle à ce sujet mais n'ai pas encore obtenu de réponse et impossible de rentrer en contact avec les leaders du marché Veet et Nair pour avoir leurs éclairages sur le sujet (là aussi, si vous connaissez des gens chez eux, je suis preneur).

Conclusion de tout ça me demanderez-vous ? De mon point de vue, l'idée n'est pas du tout de bannir le miel de nos routines beauté, c'est un ingrédient qui est utilisé depuis des temps immémoriaux et qui a parfaitement fait preuve de son efficacité à travers son appréciable pouvoir cicatrisant / réconfortant. Ce serai du coup fort dommage de se passer de ses services mais en revanche, et ce que je vous invite à faire si je peux me permettre un conseil, c'est de vous interroger bien davantage sur la provenance du miel au cœur des produits cosmétiques que vous utilisez. C'est nous en tant que consommateurs qui pouvons demander des comptes aux marques et faire en sorte que ces dernières misent sur un approvisionnement plus respectueux des abeilles. Prenez le temps de décortiquer les étiquettes, regarder sur les sites des marques quels sont véritablement leurs engagements en la matière... Cela vaut en beauté pure et dure mais on pourrait aussi étendre la réflexion aux compléments alimentaires vitamines où il y a aussi à boire et à manger en matière de produits de la ruche. Bref, faîtes preuve de vigilance et ne mésestimez pas ce qui, j'ai l'impression, est quand même un vrai sujet de réflexion. Aviez-vous déjà pris le temps de vous interroger sur tout ça ? Vous êtes consommateurs de produits cosmétiques au miel, est-ce un ingrédient que vous favorisez ou pas plus pas moins ? Et après lecture de cette loooooongue tirage, quel est votre avis sur le sujet, avez-vous des points de précision à apporter ?  

1 commentaire:

  1. Giséle31/5/23

    Très intéressant, Teddy. Je ne m’étais jamais posé de questions sur le sujet, je ne suis pas particulièrement consommatrice de produits au miel, sauf peut-être un masque de Kiehl’s.
    Mais ce que tu écris de l’ exploitation des abeilles m’ interroge et je ferai attention de ne pas acheter des produits contenant le dur labeur de ces sympathiques animaux.

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